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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

842 millions de dollars cachés : la FIIQ est outrée par cette nouvelle.

Laval, le 2 mars 2000  –   La Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) est outrée d’apprendre que le ministre Landry n’a pas encore utilisé les 842 millions consentis par Ottawa et ce, malgré les besoins criants de la population et du réseau de la santé. "Le fameux débat sur le financement du réseau serait-il un leurre ?", de questionner la présidente de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec, madame Jennie Skene.

Selon la FIIQ, il y a tout lieu de douter de la pertinence d’un tel débat, alors même que le vice-premier ministre a déclaré publiquement que les difficultés du réseau ne découlaient pas d’un problème d’argent. L’agenda caché du ministre Landry et du gouvernement en général aurait-il été de couper les ressources d’un régime de santé déjà malmené par les réformes antérieures, pour en justifier la privatisation ? " À l’avenir, il sera plus difficile de prendre au sérieux les doléances de la ministre de la Santé et des Services sociaux relativement à une marge de manœuvre restreinte ; la crédibilité de la ministre Marois sortira fragilisée de cette révélation " de commenter madame Skene.

Par ailleurs, si la FIIQ convient qu’une somme non récurrente de 800 millions de dollars peut difficilement être utilisée pour financer des services qui devront prendre fin une fois la subvention dépensée, il semble que certains besoins criants auraient pu trouver une solution par un apport unique d’argent. " N’aurait-on pas pu en profiter pour mettre le parc technologique à niveau, alors même que nous savons, par exemple, que la Régie régionale de Québec avait, l’an dernier, besoin de 66 millions pour maintenir et rehausser le parc d’équipements médicaux de haute technologie (appareil de résonance magnétique, tomographe par émission de positrons) et les équipements spécialisés (dialyseur, échographe) pour offrir dans le réseau public des services de qualité dans un délai cliniquement acceptable ? ", d’interroger madame Skene. La FIIQ se demande comment réagissent aujourd’hui les personnes atteintes d’hépatite C (par transfusion sanguine) à qui le gouvernement a offert une indemnité de seulement 10 000 $ sous prétexte que le budget était plafonné à 150 millions de dollars, alors que plus de 800 millions dormaient dans une banque torontoise ? La FIIQ questionne aussi la remise en janvier de la distribution des budgets aux urgences alors qu’en décembre la crise battait son plein. La FIIQ se demande également pourquoi la ministre a attendu un an pour donner les budgets qui ont été annoncés ce mois-ci et pourquoi avoir retardé la sortie de plusieurs centaines de personnes de Rivières-des-Prairies sous prétexte que l’argent manque pour mettre en place les ressources pour les accueillir ? " Le choix du gouvernement de ne pas utiliser les fonds disponibles est en parfaite contradiction avec son discours. Qu’allons-nous croire : les paroles ou les gestes ? ", de demander madame Skene.

La FIIQ est prête à discuter, publiquement, des problèmes que rencontre le réseau, mais encore faut-il que les vrais problèmes soient mis sur la table. " Il convient de cultiver notre scepticisme face à ce gouvernement ", de conclure madame Skene.