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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Charest va de l’avant avec les assurances privées : pour la FIIQ, c’est un pas de plus vers un système de sant

Québec, le 11 novembre 2005  –  La Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) trouve inacceptable que Jean Charest accepte d’aller de l’avant avec les assurances privées. «Il est prêt à baisser les bras et à laisser tomber le droit de la population québécoise d’être traitée de manière équitable», de déclarer Michèle Boisclair, vice-présidente à la FIIQ.

Pour la FIIQ, Charest se drape maintenant dans la décision de la Cour suprême en invoquant le droit à la vie, le respect de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne du Québec et la justice sociale Le premier ministre affirme avoir reçu un ordre de la Cour pour agir, pour autoriser l’assurance privée et ainsi respecter la Charte québécoise.

Il est évident, pour la Fédération, que le premier ministre fait une lecture simple de la décision de la Cour suprême dans l’affaire Chaoulli. Une lecture simple qui aura des conséquences désastreuses. Et ce gouvernement déclare depuis longtemps qu’il a réduit les listes d’attente et qu’il continue de la faire. «Aujourd’hui, ce même gouvernement nous dit non seulement que le privé représente la solution à ces listes d’attente, mais qu’il faut doter le Québec d’un système de santé à deux vitesses. Quel beau prétexte pour introduire son obsession à la privatisation», poursuit la vice-présidente.

Les riches avant les pauvres?

En permettant aux médecins et chirurgiens de travailler et d’opérer les patients à la fois dans le secteur privé et dans le secteur public, «le gouvernement donne son accord à ce que les gens riches reçoivent les soins plus rapidement que les autres qui ne peuvent s’offrir ce luxe. M. Charest détermine ainsi qui aura droit à la santé et au bout du compte, qui aura droit à la vie. Est-ce cela la justice sociale?», de questionner la vice-présidente.

Ailleurs au Canada

Cette solution, déjà expérimentée ailleurs au Canada, n’a pas amené les résultats escomptés. D’une part, elle n’a pas réglé le problème des listes d’attente; elle a plutôt mené à un allongement de ces dernières dans le secteur public, pour les personnes ne détenant pas d’assurance privée. D’autre part, le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre sera d’autant aggravé par le drainage des ressources vers le secteur privé.

«Le meilleur système d’assurance santé ou assurance–maladie comme on l’appelle au Québec, est et reste le système d’assurance dont tous les citoyennes et citoyens d’un État se dotent en partageant les coûts et les risques. La santé est un droit autant pour les riches que pour les pauvres», de conclure madame Boisclair.