fbpx

FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

« Mais dans quel monde vit notre ministre de la santé? » — Lina Bonamie, présidente de la FIQ

Montréal, le 4 mai 2007  –  La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec FIQ se demande réellement dans quel monde vit Philippe Couillard pour proposer la rotation sur les quarts de travail comme solution au temps supplémentaire fait par les infirmières. « C’est un remède qui date des années soixante et que nous ne voulons plus utiliser depuis très longtemps. Les exemples sont nombreux et éloquents : la rotation n’amène pas la diminution des heures supplémentaires », de dire Lina Bonamie, présidente de la FIQ. De plus, la Fédération souligne que depuis plusieurs années, elle dénonce le recours abusif au temps supplémentaire par les employeurs et à chaque négociation, cette problématique est au cœur de nos préoccupations. « Malheureusement, personne ne semble saisir réellement l’ampleur des dangers et des conséquences néfastes qui y sont liés et, visiblement, même le ministre de la santé n’y comprend rien », poursuit la présidente.

Une problématique liée directement à la pénurie de la main-d’œuvre

Alors qu’on ne devrait recourir aux heures supplémentaires que dans les cas où les employeurs doivent répondre à un surcroît de travail, à une absence imprévue de personnel ou à une urgence, ces heures supplémentaires sont devenues non plus une mesure d’exception mais un moyen de répondre aux manques habituels de personnel. « On ne fait pas de planification à moyen ou à long terme et on gère au jour le jour. Les infirmières sont en pénurie depuis plusieurs années et on continue à faire de la " petite " planification de main-d’œuvre ».

Un Forum sur la planification de la main-d’œuvre

La Fédération rappelle qu’en 2000, un Forum national sur la planification de la main-d’œuvre infirmière avait été mis sur pied afin de mettre en commun les expertises, les préoccupations et les informations liées à la planification des effectifs et de proposer des solutions au ministère de la Santé et des Services sociaux. « Le rapport de ce Forum était clair : il fallait apporter des changements importants dans l’organisation du travail et dans l’organisation de soins et concluait que parmi les facteurs les plus susceptibles d’améliorer la qualité de vie au travail se trouvaient notamment une charge de travail appropriée et l’aménagement du temps de travail », souligne madame Bonamie.

Les différentes négociations

Pour la Fédération, l’organisation du travail est la clé pour permettre aux professionnelles en soins de travailler dans de meilleures conditions. Tant et aussi longtemps que leurs conditions de travail demeureront telles qu’elles le sont présentement, la pénurie de main-d’œuvre sera toujours aussi critique. « Il est extrêmement difficile de recruter des professionnelles dans le réseau de la santé comme il est tout aussi difficile de les y retenir ». Et les dernières négociations n’ont pas été propices à la mise en place de solutions. « Le gouvernement a imposé un décret coupant court à la négociation de 2005 et présentement, les négociations locales menées avec les différents employeurs ne vont guère mieux », poursuit madame Bonamie.

Rappelons que le gouvernement libéral de Jean Charest a modifié le processus de négociation de la convention collective en décentralisant 26 matières. Ces 26 matières doivent être négociées localement avec les employeurs. Selon le gouvernement, le processus de négociation locale devait permettre de répondre aux besoins des professionnelles. « Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que c’est loin d’être le cas et qu’au contraire, les employeurs tentent de niveler vers le bas les conditions de travail des professionnelles en soins », de conclure la présidente.

Profil de la FIQ
Le 1er décembre 2006, la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) a adopté un nouveau nom soit, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec –  FIQ. La FIQ représente 57 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires.