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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Pour la FIQ, il est nécessaire d’aller au-delà des perceptions

Montréal, le 12 décembre 2007  —  La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ a déposé, aujourd’hui, son mémoire devant la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodements reliés aux différences culturelles. « La Fédération représente 57 000 professionnelles de la santé oeuvrant dans 158 établissements de santé au Québec. Nous avons axé notre réflexion sur les demandes de nature religieuse dans l’espace public, dans les services de santé et de services sociaux, plutôt que sur la question des accommodements raisonnables. Et nous pouvons affirmer que malgré l’urgence que laisse supposer la couverture médiatique sur les accommodements raisonnables, il n’y aurait pas de problèmes majeurs dans le milieu de la santé et des services sociaux », de déclarer Lina Bonamie, présidente de la FIQ.

Des demandes intégrées au quotidien

Pour appuyer sa position, la FIQ a fait parvenir un questionnaire aux professionnelles qu’elle représente, et ce, dans tous les types d’établissements de toutes les régions du Québec. De plus, elle a rencontré plus d’une soixantaine de conseillères syndicales en relations de travail. « De manière générale, les demandes de nature religieuse ne semblent pas poser de problèmes majeurs. Elles semblent plutôt intégrées dans le quotidien des professionnelles à la fois sur la fréquence et la façon d’y répondre. Nous ne nions pas, par contre, que des situations difficiles surgissent parfois ou qu’il y ait des ajustements à faire », de poursuivre madame Bonamie. En effet, malgré la relative fréquence des demandes, il ne semble pas y avoir de problèmes rapportés par les répondantes ni aux établissements, ni aux syndicats, ce qui fait dire à la FIQ qu’il n’y a pas péril en la demeure ou de menace imminente.

Quelques statistiques…

À titre d’exemple, voici quelques statistiques permettant d’illustrer les constats de la Fédération. À la question : Est-ce que des demandes de nature religieuse, émanant des patient-e-s ou de vos collègues, vous obligent à revoir l’organisation de votre travail? 72 % des répondantes ont indiqué pas du tout, 18 % ont dit moyennement, 3 % considérablement alors que 7 % n’avaient pas de réponse. Et à la question : Est-ce que des demandes de nature religieuse, émanant des patient-e-s ou de vos collègues, vous empêchent de prodiguer des soins au moment opportun? 77 % des répondantes ont dit jamais, 16 % parfois, 2 % souvent et 5 % n’ont pas répondu à la question.

Le rôle de l’État

La Fédération est d’avis que l’État doit jouer un rôle important. Si des problèmes surgissent dans l’espace public, il faut préciser les règles et les rôles de chacun. Stigmatiser les étrangers et les personnes ayant des croyances différentes ne permet pas d’apporter des réponses qui correspondent à la culture québécoise. « Le Québec accueille des immigrants donc, il doit aussi leur donner la possibilité de s’intégrer au Québec. Il faut à tout prix éviter le piège tendu par ceux qui ont besoin de bouc émissaire pour justifier les problèmes de notre société », de dire la présidente. 

Les recommandations

Dans son mémoire, la Fédération propose quelques recommandations. Ainsi, elle recommande :

  1. Que les établissements de santé énoncent les lignes directrices quant à une approche respectueuse des demandes de nature religieuse et plus largement, de la diversité culturelle dans les établissements de santé, dans un contexte de neutralité de l’espace public, et qu’ils mettent en place un programme prévoyant, entre autres :
    • une formation sur la diversité et les droits fondamentaux destinés aux professionnelles ;
    • une structure d’accueil pour aider les personnes d’origines diverses à comprendre les mécanismes et les règlements de nos institutions;
    • la création d’un comité de réflexion et de décision, composé des différents acteurs concernés et de diverses confessions, permettant de prendre en charge les cas posant des problèmes éthiques;
    • l’élaboration d’un organigramme d’intervention soutenant les décisions des professionnelles en cas d’urgence;
    • la prise en considération, par la pastorale des établissements, des autres religions et la révision, le cas échéant, de son mandat.
  1. Que le gouvernement se penche, avec l’ensemble des acteurs sociaux concernés, de manière posée et réfléchie, sur une politique de la laïcité dans l’espace public qui tienne compte de la particularité et de la capacité d’évoluer des différents milieux, qui énonce des orientations à l’intention des gestionnaires des établissements publics et des employés de l’État.
  2. Que le gouvernement du Québec fasse évoluer sa politique d’immigration vers une politique d’intégration des immigrants et des immigrantes, notamment en emploi, qui tienne compte de l’ensemble des facteurs qui freinent ou empêchent cette intégration.

Une version électronique du mémoire peut être téléchargée en cliquant ici.

Profil de la FIQ

Le 1er décembre 2006, la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) a adopté un nouveau nom soit, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ. La FIQ représente 57 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires.