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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Les hautes directions du CSSS et de l’Agence de santé et de services sociaux de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine manquent de transparence

Ste-Anne-des-Monts, le 19 novembre 2009  –  
Le 6 novembre, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ et le Syndicat des professionnelles et des professionnels en soins infirmiers et cardiorespiratoires – SPPSIC du CSSS de La Haute-Gaspésie faisaient parvenir une lettre aux présidences du CSSS et de l’Agence de santé et de services sociaux de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine au sujet de la réduction des services de courte durée adoptée par le CSSS de La Haute-Gaspésie.

Devant le manque flagrant de transparence des directions du CSSS et de l’Agence puisque ces lettres n’ont pas été portées à l’attention des membres de leur conseil d’administration respectif, nous en reproduisons ici l’essentiel des passages afin d’en informer toute la population. Aucune suite n’a été donnée à ces lettres jusqu’ici.

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La présente a pour but de vous signifier notre vive insatisfaction au sujet de la révision de l’organisation du travail ainsi que nos inquiétudes quant à l’accessibilité aux services auxquels la population de La Haute-Gaspésie a droit. Lors de sa dernière séance, le conseil d’administration du CSSS de La Haute-Gaspésie a entériné un plan d’organisation du travail en courte durée préparé par une consultante.

Si ce plan avait été rédigé avec les principaux acteurs concernés, il aurait certainement respecté l’esprit de la Loi sur les services de santé et les services sociaux. La Loi spécifie en effet que toute personne a le droit de recevoir des services de santé et des services sociaux adéquats avec continuité, de façon personnalisée et sécuritaire, tant sur le plan scientifique que sur le plan humain et social.

Vous conviendrez avec nous qu’il est assez incompréhensible de retrouver dans un rapport public que le principal mandat confié à la directrice générale du CSSS pour l’année 2009-2010 est de prévoir un plan de redressement lié au déficit prévu de près de 2 millions de dollars. La population est pourtant privée depuis plusieurs mois déjà de services d’obstétrique et de médecins de famille en nombre suffisant. De plus, les services actuels ne sont pas adaptés aux besoins réels de la population, notamment ceux de la médecine de jour qui permettraient d’éviter bon nombre d’hospitalisations. N’est-il pas vrai que des personnes sont en attente de recevoir de l’enseignement à la suite d’un diagnostic de diabète dans cet établissement? N’est-il pas vrai qu’il y a eu une augmentation importante de la clientèle en médecine de jour sans que le personnel infirmier soit ajusté en conséquence? N’est-il pas vrai qu’il manque actuellement de places en médecine de jour pour certains traitements importants telles la chimiothérapie et les transfusions?

N’est-ce pas la responsabilité de l’Agence de mettre en place les mesures visant la protection sociale et de la santé des individus et des familles?

Nous sommes évidemment en accord avec la mobilisation des ressources humaines évoquée dans le rapport, si le but poursuivi est de réaliser la mission de courte durée du CSSS et de garantir l’accessibilité et la qualité des services à la population. Nous sommes cependant en désaccord s’il s’agit dans les faits d’un plan de compressions improvisé qui ne garantit en rien l’accessibilité aux services auxquels la population a droit.

Comment le conseil d’administration du CSSS peut-il penser réduire à 80 % le taux d’occupation des lits de courte durée alors que ce centre d’activité dépasse actuellement sa pleine capacité et que le MSSS comme le ministre font valoir que les besoins des Québécois sont de plus en plus grands à ce chapitre? La région de La Haute-Gaspésie est-elle différente des autres? Des personnes sont-elles hospitalisées sans raison? Les services alternatifs sont-ils suffisamment développés?

Les réponses à ces questions sont évidentes! C’EST NON

Comment garantir une qualité de services en priorisant les compressions budgétaires au détriment des conditions de travail et de vie de vos professionnelles en soins? Comment espérer attirer de nouveaux médecins dans la région de La Haute-Gaspésie quand les services de courte durée de cet établissement sont menacés?

Soyez assuré que nos membres sont conscientes des défis auxquels le réseau de la santé est confronté. Cependant, elles comprennent très mal que dans un contexte de pénurie de personnel les contraintes budgétaires priment sur l’accessibilité à des services de santé de qualité. Nous vous demandons formellement d’intervenir auprès des gestionnaires du CSSS de La Haute-Gaspésie afin qu’ils révisent leur décision et qu’ils optent pour un plan qui garantit une réponse adaptée aux besoins grandissants de la population. L’accessibilité aux soins de santé pour la population de La Haute-Gaspésie doit être garantie et financée adéquatement. Nous vous avisons que si le CSSS s’entête à refuser de revoir sa position, au mépris des besoins en soins de santé, nous passerons à l’action pour et avec la population de notre territoire.

Daniel Gilbert, 2e vice-président

Responsable du secteur Relations de travail 

Jessie Robinson, présidente

SPPSIC du CSSS de La Haute-Gaspésie

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À propos de la FIQ

La FIQ représente près de 60 000 membres dont celles du CSSS de La Haute-Gaspésie c’est-à-dire, la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics de santé québécois.