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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

La FIQ souligne l’importance de poursuivre une réflexion collective et met en lumière les lacunes actuelles du système public de santé

Québec, le 29 septembre 2010  —  Dans le cadre de la consultation publique se déroulant actuellement à l’Assemblée nationale sur la question de « mourir dans la dignité », la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ dépose aujourd’hui aux membres de la Commission spéciale un mémoire qui souligne l’importance de poursuivre la réflexion collective sur les enjeux que pose le recours à l’euthanasie ou au suicide assisté. La Fédération émet également une mise en garde contre la menace que représente l’approche des décideurs et des gestionnaires pour le droit de la population de recevoir des soins de fin de vie empreints de dignité.

« La Fédération estime que la question de mourir dans la dignité est fort préoccupante, particulièrement dans la présente conjoncture. Rationalisation des ressources, sous-financement et privatisation croissante de l’offre de services et de la dispensation des soins compromettent assurément la qualité des soins offerts ainsi que leur accessibilité. De plus, les conditions actuelles de travail et d’exercice des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires sont souvent inadéquates pour leur permettre d’optimiser leur potentiel en tant que dispensatrices de premier ordre des soins de fin de vie, et leur amélioration est pressante », de déclarer Régine Laurent, présidente de la FIQ.

Afin d’alimenter sa réflexion, la Fédération a jugé essentiel de consulter ses membres déléguées infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes. Il en est ressorti différentes revendications essentielles afin que les professionnelles en soins puissent assurer des soins de fin de vie adéquats. Une planification rigoureuse de la main-d’œuvre, des mesures structurantes afin d’améliorer l’attraction et la rétention dans ces secteurs, une organisation du travail adéquate, le travail en équipes interdisciplinaires et la valorisation de leur rôle sont au premier plan de ces revendications. Aussi, le soutien organisationnel et professionnel s’avère incontournable et les employeurs ont d’importantes responsabilités à ce niveau.

Pour la Fédération, la question de « mourir dans la dignité » dépasse largement les seuls soins palliatifs. Elle concerne l’ensemble des milieux où des soins de fin de vie sont susceptibles d’être offerts. « Il y a là de nombreux ajustements à apporter, notamment en regard du développement des compétences, de l’accessibilité des services aux patient-e-s et à leurs proches pour vivre sereinement les derniers moments de la vie et de l’accès aux professionnelles dont l’expertise est nécessaire. Toutefois, la bonification de l’offre spécifique de lits en soins palliatifs est en elle-même incontournable, tant en matière de nombre que de profils de clientèles pouvant en bénéficier. L’aménagement adéquat des chambres est aussi fort important afin de favoriser le fait de mourir dans la dignité des patient-e-s pour qui il s’agit du dernier lieu de vie », de poursuivre madame Laurent.

« La FIQ n’entend pas trancher de façon stricte et définitive la pertinence de faciliter ou non le recours à l’euthanasie ou au suicide assisté. Une telle éventualité repose sur un choix de société, sur l’issue d’un débat qui doit être mené de façon très large et démocratique. Pour cette raison, la Fédération espère que la consultation populaire permettra réellement de réfléchir collectivement sur les enjeux qui se posent. Celle-ci devra refléter les préoccupations des individus et des groupes que la question de « mourir dans la dignité » interpelle et, surtout, mettre en lumière les lacunes actuelles du système en regard de ce droit fondamental », de conclure madame Laurent.

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À propos de la FIQ

La FIQ représente 58 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements de santé publics québécois.