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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

« Après 30 ans, des modifications au Code du travail s’imposent » – Lucie Martineau, porte-parole du SISP

Québec, le 1er février 2011  —  « Les grands conflits de travail dans le domaine des médias qui ont marqué l’actualité des dernières années démontrent à quel point les dispositions anti-briseurs de grève, adoptées il y a plus de 30 ans, ne sont plus adaptées à la réalité du travail d’aujourd’hui. Il est essentiel de redonner à ces protections leur portée véritable afin de rétablir un meilleur équilibre dans les rapports de négociation et de permettre ainsi la conclusion de conventions collectives dans les meilleures conditions possible », affirme la porte-parole actuelle du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), Mme Lucie Martineau, à l’occasion de la commission parlementaire visant la modernisation des dispositions anti-briseurs de grève prévues au Code du travail.

Le SISP souhaite que les dispositions anti-briseurs de grève prévues au Code du travail soient modifiées afin que les employeurs ne puissent contourner l’esprit de la loi. Il s’agit d’éviter qu’un travailleur en grève ou en lock-out puisse être remplacé par un autre, peu importe le lieu de travail ou les technologies utilisées pour faire ce travail. « Tout le monde sait qu’il faut envisager ces modifications parce que Quebecor gère mal ses relations de travail et utilise les trous de la loi pour briser les syndicats et porter atteinte aux droits des travailleuses et travailleurs qu’ils représentent », affirme la porte-parole du Secrétariat.

Une liberté illusoire

Le Secrétariat déplore également l’attitude de l’Institut économique de Montréal (IEDM) qui soutient qu’il faut revoir le modèle de syndicalisation au Québec en donnant plus de liberté aux travailleurs. « La proposition de l’IEDM est une illusion et vise à berner la population sous le prétexte d’une plus grande liberté. En effet, un travailleur qui n’est pas protégé par une organisation syndicale pour défendre ses droits ne jouit pas d’une plus grande liberté, au contraire. Il est alors dépendant des décisions arbitraires de son employeur, sans aucun pouvoir réel de contestation, aussi légitime soit-elle. Ce dont le Québec a besoin, ce n’est pas d’un Code du travail plus dérèglementé qui donnerait encore plus de pouvoir aux employeurs, mais plutôt d’un Code du travail renforcé pour contrer les lock-out sauvages comme on en a vu au cours des dernières années », ajoute la porte-parole.

Mieux répondre aux nouvelles réalités du monde du travail

Le SISP rappelle au gouvernement que la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec a adopté, en août dernier, une résolution ayant pour objectif de modifier le Code du travail afin d’empêcher les entreprises d’embaucher des briseurs de grève qui travaillent à distance lors d’un conflit de travail. Elle a ainsi reconnu qu’il faut adapter le Code du travail aux nouvelles réalités du monde du travail.

« Nous invitons le gouvernement à s’inspirer des positions prises par la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec. Nous lui demandons de revoir les dispositions anti-briseurs de grève afin d’assurer le maintien de l’équilibre des forces lors de déclenchement d’une grève ou d’un lock-out et ainsi d’éviter que les conflits de travail s’éternisent et forcent des personnes et des familles à vivre des situations dramatiques qui vont à l’encontre de la paix sociale», conclut Mme Martineau.

Profil du SISP

Le SISP regroupe 300 000 membres issus de cinq organisations syndicales (CSQ, FIQ, SFPQ, APTS et SPGQ). La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) représente près de 180 000 membres travaillant dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des services de garde. La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) regroupe 58 000 membres du secteur de la santé. Le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) représente 43 000 membres, dont 40 000 sont issus de la fonction publique québécoise. L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) représente 27 000 travailleuses et travailleurs occupant des postes professionnels ou techniques au sein du réseau public de la santé et des services sociaux. Quant au Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), il représente plus de 20 000 personnes qui sont au service de la fonction publique, des sociétés d’État, des réseaux de l’éducation et de la santé du Québec.