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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Un budget qui continuera d’affaiblir les services publics, les plus démunis et la classe moyenne

Montréal, le 18 mars 2012  —  Le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) craint que le budget qui sera déposé mardi n’affaiblisse encore davantage les services publics, les plus démunis et la classe moyenne.

Face à une reprise timide de l’économie mondiale et suite aux nombreuses pertes d’emploi au cours des derniers mois au Québec, les représentants du SISP demandent au ministre Bachand de retarder le retour à l’équilibre budgétaire. Les importantes compressions budgétaires de cette année – rappelons qu’elles ont été de l’ordre de 800 M $ – de même que le non renouvellement d’un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique, en vigueur depuis 2004, ont fait mal aux services publics. « Vouloir respecter à tout prix l’échéancier 2013-2014 risquerait de saper la reprise en plus de fragiliser davantage nos services public, qui sont pourtant un véritable rempart contre les turbulences économiques, comme l’OCDE – une organisation qui ne tend pas particulièrement à gauche – l’a récemment rappelé », affirme le porte-parole du SISP, Gilles Dussault.

Plus de subventions pour les mines, plus de taxes pour la classe moyenne

Le porte-parole du SISP s’inquiète aussi des milliards que le gouvernement s’apprête à consacrer à la mise en œuvre du Plan Nord. « Pendant que le gouvernement dépense sans compter pour les grandes entreprises dans le nord, les contribuables québécois continuent d’être frappés de plein fouet par une série de hausses tarifaires. À cet effet, la taxe santé de 200 $ par personne est une mesure inéquitable, qui ne tient pas compte de la capacité de payer de chaque citoyen. Cette taxe est la même, qu’on ait un revenu de 15 000 $ ou de 200 000 $ par année. C’est une attaque en règle contre les moins fortunés et la classe moyenne. Il en va de même de l’augmentation des frais de scolarité qui réduira l’accessibilité des études supérieures pour les étudiants provenant de familles plus modestes et pour les femmes, qui comme on le sait, ont des revenus moins élevés » ajoute monsieur Dussault.

Un nouveau régime au profit de qui?

Le SISP garde par ailleurs un œil critique sur la création du fameux Régime volontaire d’épargne-retraite (RVÉR) que le ministre Bachand pourrait annoncer dans son budget de mardi. « À première vue, le RVÉR a tout d’un pétard mouillé. Un cadeau inespéré aux grandes compagnies d’assurances qui se présente fallacieusement comme une mesure sociale… Il y a lieu de se demander à qui profitera ce REÉR déguisé, géré par les employeurs alors qu’ils n’y cotiseraient même pas! Offrir une bonification du RRQ aux travailleuses et aux travailleurs qui n’ont pas de régime complémentaire de retraite constituerait une mesure plus simple et équitable à l’endroit de tous les travailleurs. »

Des sources de revenu volontairement ignorées

Les organisations syndicales membres du SISP sont conscientes que l’État doit pouvoir compter sur des revenus suffisants pour pouvoir financer le maintien et le développement de services publics et de programmes sociaux universels et de qualité. C’est pour cette raison que depuis plusieurs années déjà, le SISP propose à l’État diverses mesures fiscales qui lui permettraient d’assurer un meilleur financement des services publics. À titre d’exemples : l’introduction d’un quatrième taux d’imposition destiné aux particuliers à haut revenu, d’un impôt minimum pour les sociétés, d’une taxe sur les biens de luxe, de la hausse des redevances minières sans oublier une intensification de la lutte contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux. « Ce n’est pas en s’attaquant constamment aux familles qui peinent déjà à joindre les deux bouts que l’État doit garnir ses coffres », conclut le porte-parole du SISP.

Monsieur Gilles Dussault et l’économiste Gabriel Ste-Marie seront présents au huis clos socio-économique afin de commenter le Budget du ministre des Finances, mardi le 20 mars.

À propos du SISP

Le SISP regroupe 335 000 membres issus de cinq organisations syndicales (CSQ, FIQ, SFPQ, APTS et SPGQ), dont 265 000 proviennent des secteurs public, parapublic et péri-public. La mission première du Secrétariat s’articule autour de la défense et de la promotion des services publics offerts à la population québécoise. Par leurs actions concertées, la CSQ, la FIQ, le SFPQ, l’APTS et le SPGQ souhaitent favoriser l’accès à des services publics de qualité pour tous, et ce, sur l’ensemble du territoire québécois.