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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Coût des repas en CHSLD : remettons les choses en perspective

Coût des repas en CHSLD : remettons les choses en perspective

Depuis dimanche soir, une voix s’élève, un peu plus haute que les autres pour critiquer ma performance, voire même critiquer ma présence à l’émission « Tout le monde en parle » au sujet de la situation en CHSLD. Après s’être plié à une séance intensive d’autothérapie par le défoulement sur Twitter durant la diffusion de l’émission, le ministre Gaétan Barrette en a remis en s’attaquant, par la voix des journaux et de la radio, à tout ce qui bouge. En fait, monsieur Barrette semble si vexé de ne pas avoir été lui-même invité à l’émission, qu’il en est allé jusqu’à attaquer ma crédibilité en se fondant sur mon manque de clarté sur le plateau de tournage, et ce, à propos du coût des repas en CHSLD. En effet, j’ai affirmé que le coût en Ontario était de 10 $ par personne par jour, alors que le chiffre officiel qui circule est plutôt de 8,33 $. Notez ici que mon « 10 $ » demeure tout de même très conservateur dans un contexte où le « 8,33 $ » tiré des budgets de l’Ontario n’inclut pas la main d’œuvre. Mais bon. Je suis bonne joueuse. Je reconnais mon crime, et je suis prête à expier mon péché.

Cela étant réglé, remettons un peu les choses dans leur contexte. Si une telle erreur de ma part m’a valu de tomber en telle disgrâce aux yeux du bon docteur Barrette, quel châtiment doit-il s’infliger à lui-même, pour toutes les compressions en santé qui touchent de façon concrète l’ensemble de la population du Québec, ou pour tous ces patients en CHSLD qui devront attendre en 2018 avant de goûter aux plats que le ministre a fait déguster cette semaine?

Monsieur Barrette, vous n’êtes pas dans un « reality show » où c’est la meilleure ligne de communication qui est garante de votre survie comme concurrent à l’émission. Des vies sont entre vos mains, et vous avez l’obligation morale de vous en occuper en priorité. Quant à moi, mon obligation morale est de vous alerter quand vous faites fausse route et c’est ce que je fais en ce moment. Je le fais pour les patients, mais aussi pour les professionnelles en soins qui souffrent de ne pouvoir offrir des services dans la dignité et qui sont si souvent blâmées à tort pour la piètre qualité de ceux-ci.