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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Projet de loi no 115 : par ses décisions, le gouvernement libéral a contribué à faire augmenter la maltraitance envers nos aînés

Projet de loi no 115 : par ses décisions, le gouvernement libéral a contribué à faire augmenter la maltraitance envers nos aînés

« Bien qu’on salue la volonté du gouvernement de s’attaquer à la maltraitance dont sont victimes plusieurs aînés, on ne peut passer sous silence cette vilaine manie qu’a le gouvernement libéral de jouer au pompier pyromane. Que ce soit les compressions de près de deux milliards de dollars depuis 2014 ou encore la réforme de la Loi 10, le gouvernement libéral, par ses décisions, a contribué à accroître la maltraitance envers les aînés au Québec. » C’est ce qu’a déclaré la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la Santé du Québec – FIQ, Régine Laurent, aujourd’hui à l’occasion de la présentation du mémoire de son organisation dans le cadre des consultations particulières sur le projet de loi no 115, Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité.

« La lutte contre la maltraitance et toutes les formes de violence est une priorité pour notre organisation. Depuis plusieurs années, nous nous employons par tous les moyens à enrayer la violence et la maltraitance en milieu de travail comme en milieu de soins. Pour notre organisation, il est inconcevable que des personnes aînées subissent des maltraitances au Québec. C’est pourquoi nous avons rédigé consciencieusement notre mémoire. Nous ne faisons pas que critiquer, nous avons une attitude constructive et nous souhaitons que le projet de loi soit bonifié », a indiqué pour sa part, le vice-président de la FIQ, Daniel Gilbert.

Dans son mémoire, la FIQ suggère aux parlementaires 9 recommandations pour améliorer et bonifier le projet de loi :

  1. La FIQ recommande que le projet de loi reflète, dans sa définition, l’évolution des recherches et la complexité de la maltraitance en nommant explicitement les formes (manifestations) et les types (catégories) de maltraitance, et en y incluant les facteurs de risques organisationnels.
  2. La FIQ recommande que le gouvernement réinvestisse dans le réseau public de santé et de services sociaux afin d’être en mesure d’offrir des soins et des services qui respectent la sécurité et la dignité des personnes qui y ont recours et particulièrement pour les personnes aînées et les personnes majeures en situation de vulnérabilité.
  3. La FIQ recommande que, quel que soit le lieu d’hébergement, les mesures visant à prévenir et à lutter contre la maltraitance envers les personnes aînées et les personnes majeures en situation de vulnérabilité doivent être aussi efficaces et opérationnelles.
  4. La FIQ recommande que le processus du traitement des plaintes soit impartial et que la politique contienne les éléments nécessaires pour garantir la protection et la confidentialité de toute personne qui en fait usage.
  5. La FIQ recommande d’implanter des ratios sécuritaires garantissant en tout temps une présence minimale de professionnelles en soins en fonction des profils cliniques des patients et ajustable à l’augmentation de l’intensité des soins requis par ces patients.
  6. La FIQ recommande que le gouvernement prévoie des délais de suivi et de traitement dans la gestion des plaintes.
  7. La FIQ recommande que le gouvernement clarifie les effets de la politique à l’encontre des tiers devant un constat de maltraitance.
  8. La FIQ recommande que le gouvernement tienne une consultation publique avant l’adoption d’un projet de règlement sur les modalités d’utilisation des mécanismes de surveillance dans les installations de santé et de services sociaux.
  9. La FIQ demande que le gouvernement utilise l’analyse différenciée selon le sexe (ADS) pour aborder la question de la maltraitance des personnes aînées afin de mettre en place des mesures de prévention et d’adapter ces mesures efficaces aux réalités des femmes et des hommes, que la loi reflète ces réalités dans les pistes de solutions qui sont proposées et les politiques internes.

« Régulièrement, nous sommes témoins d’histoires d’horreur vécues dans des centres d’hébergement partout au Québec. Le personnel qui y travaille, particulièrement les infirmières auxiliaires et les infirmières, fait un boulot extraordinaire. Malheureusement, on leur impose des conditions épouvantables. Leur charge de travail est trop souvent inhumaine et inévitablement, la qualité des soins aux patients s’en trouve affectée. Des ratios d’une infirmière pour 200 patients, ça n’a tout simplement pas de bon sens! Les choses doivent changer et le gouvernement doit prendre ses responsabilités. Des solutions, il y en a, encore faut-il avoir la volonté politique de les appliquer », a conclu Régine Laurent.

 Télécharger le mémoire de la FIQ