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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Une réorganisation improvisée qui a des impacts sur nos aînés

Une réorganisation improvisée qui a des impacts sur nos aînés

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, conjointement avec le Syndicat des professionnelles en soins de Montérégie-Ouest (SPSMO), dénonce les effets néfastes de la désorganisation des soins engendrés par une réorganisation des soins improvisée par le Centre intégré de santé et des services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO) auprès des aînés en CHSLD. La FIQ et le SPSMO demandent en conséquence une action concrète et urgente de la direction pour remédier à la situation.

Depuis l’automne dernier, une réorganisation majeure dans les centres d’hébergement de la région de Vaudreuil-Soulanges et du Suroît a été imposée. Cette décision a été prise sans tenir compte de l’allocation des ressources humaines nécessaires et disponibles, ce qui compromet la sécurité et la qualité des services offerts auprès de cette clientèle hautement vulnérable. « Revoir la composition des équipes tout en sachant très bien le contexte de pénurie est de la pure improvisation de la part de notre direction des soins! », ont dénoncé Vanessa Léger, Étienne Deroy, Manon Deslauriers et Sylvain Frappier, porte-parole du SPSMO. « L’effet est clair : on assiste à la destruction d’une organisation des soins qui allait très bien, compte tenu du contexte, pour créer une situation inacceptable où nos aînés sont les victimes », ont-ils ajouté.

L’employeur a mis en place une nouvelle organisation du travail, sans avoir mesuré les impacts réels sur la qualité et la sécurité des soins. Dans un contexte où on est en pénurie, il devient de plus en plus important de garantir la stabilité des ressources et d’utiliser le plein potentiel des professionnelles en soins disponibles. C’est tout le contraire qui se passe. On favorise le recours à une main-d’œuvre externe qui provient des entreprises privées de placement et on utilise nos professionnelles à des tâches qui pourraient être faites par d’autres catégories de salariées. C’est totalement inconcevable!

Effet néfaste sur les patients des CHSLD

Depuis le début de la réorganisation, des patients des CHSLD sont condamnés à prendre leurs médicaments de deux à quatre heures avant l’heure prescrite. Cette réorganisation place nos professionnelles en soins en contravention avec leur code de déontologie, dans la mesure où elles ne peuvent respecter les prescriptions médicales. « De plus, nos
membres ont reçu l’ordre de lever prioritairement les patients qui ont un membre de famille qui s’occupe d’eux! Ce qui est carrément inacceptable pour nous. Cela va à l’encontre du plan thérapeutique fait par nos professionnelles à l’égard des patients. Encore une fois, les patients démunis et seuls en paient le prix! », ont affirmé les porte-parole du SPSMO.

« Où est passée la vision du ministre de la Santé concernant les bonnes pratiques en CHSLD? Faut-il rappeler qu’une enveloppe budgétaire était consentie pour de nouvelles ressources en CHSLD. Eh bien, ici, on utilise mal les ressources déjà disponibles pour répondre adéquatement aux aînés hébergés. Au lieu de les mettre à disposition pour donner les soins aux patients, on leur demande de jouer des rôles qui ne leur appartiennent pas. Il est tout à fait inacceptable qu’on ne permette pas à nos professionnelles en soins d’occuper pleinement leur champ d’exercice », a renchéri Daniel Gilbert, vice-président de la FIQ. « Si les infirmières auxiliaires étaient affectées à leurs tâches, on ne serait pas devant une telle situation. Les patients prendraient leurs médicaments à l’heure prévue par le médecin, ils seraient levés, dormiraient et se lèveraient à la bonne heure, etc. Bref, ils recevraient les soins dont ils ont besoin par des professionnelles en soins formées pour en offrir », a expliqué M. Gilbert.

La direction doit refaire ses devoirs et corriger immédiatement cette organisation du travail non sécuritaire qui prévaut dans les CHSLD. « Nous interpellons directement la directrice des soins qui a cette responsabilité de par la Loi sur les services de santé et les services sociaux. La FIQ et le SPSMO ne tolèrent plus que leurs professionnelles en soins ne puissent pas avoir les conditions nécessaires leur permettant d’exercer leur rôle et d’offrir des soins sécuritaires aux aînés sous leur responsabilité. Le CISSSMO doit s’inscrire dans la recherche de la mise en place de bonnes pratiques en soins offerts aux aînés du territoire. Comme organisation, nous y veillerons », a conclu le vice-président de la FIQ.

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