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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Le ministre de la Santé aurait intérêt à étendre le RPAM à l’ensemble de la population québécoise

Le ministre de la Santé aurait intérêt à étendre le RPAM à l’ensemble de la population québécoise

Le ministre de la Santé a annoncé cette semaine vouloir lancer une série d’appels d’offres pour l’approvisionnement du régime public d’assurance médicaments (RPAM). Il s’attend à ce que cette initiative seule entraîne des économies d’environ 300 millions de $ par an pour les participants au RPAM. Si elles se matérialisent, ces économies substantielles ne seront d’ailleurs pas attribuables uniquement à la nouvelle stratégie ministérielle. Il ne faut pas oublier que même si le Québec a rejoint l’alliance pancanadienne pharmaceutique seulement à l’automne 2015, il bénéficie déjà des retombées des politiques novatrices de fixation des prix des médicaments génériques mises en place dans les autres provinces.

De plus, comme l’a souligné le Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE), les risques liés aux procédures d’appels d’offres pour les médicaments génériques sont nombreux. Outre les problèmes associés à une concentration encore plus grande des fabricants, cette stratégie risque aussi d’avoir des répercussions à la hausse sur le coût de l’ordonnance pour ceux couverts par un régime d’assurance privé. Pour compenser des prix plus bas pour les participants du RPAM, il pourrait être tentant pour les fabricants de médicaments de chercher à maintenir la marge de profit globale en augmentant le coût des ordonnances des assurés des régimes collectifs privés, et par le fait même, d’accroître l’iniquité entre les assurées des volets publics et privés. Le ministre de la Santé aurait intérêt à étendre le RPAM à l’ensemble de la population québécoise s’assurant ainsi de ne pas permettre aux pharmaceutiques d’accroitre l’iniquité entre les assurés.

Au final, s’il veut que les bénéfices de sa stratégie soient plus importants que les coûts, la FIQ invite le Dr Barrette à suivre les recommandations du Commissaire à la santé et au bien-être sur le sujet au sujet de la fixation des prix des génériques, notamment par la mise en place d’un cadre d’évaluation des retombées de ces appels d’offres afin d’établir la pertinence de poursuivre dans cette voie.