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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

La FIQ obtient de nouveaux leviers pour encadrer la main-d’œuvre indépendante

La FIQ obtient de nouveaux leviers pour encadrer la main-d’œuvre indépendante

Dans le cadre de l’urgence sanitaire, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ et la FIQP | Secteur privé obtiennent l’adoption de nouvelles directives permettant de stabiliser les équipes au sein des établissements de santé du Québec et assurer la continuité des soins.  Le ministère de la Santé et des Services sociaux répond ainsi aux exigences de la FIQ, en offensive depuis des semaines, pour réclamer des moyens d’interventions d’urgence afin de contrer la recrudescence du recours à la main-d’œuvre indépendance (MOI) par les gestionnaires.

La FIQ avait d’ailleurs remporté une première manche dans la bataille contre ce fléau dans son entente de principe le 8 décembre dernier. Cependant, des actions immédiates étaient réclamées par les professionnelles en soins pour mettre un frein aux intérêts privés qui ont la volonté de faire des profits sur le dos du réseau de la santé fragilisé par la pandémie. Le gouvernement n’a eu d’autre choix que de se ranger derrière les constats sur les effets dévastateurs de la MOI sur la continuité, la qualité et la sécurité des soins, de même que sur l’injustice décriées par les professionnelles en soins.   

Il était évident pour nous que la pression sur les épaules professionnelles en soin et la cohabitation de deux régimes tolérés par les gestionnaires ne pouvait plus durer. Il fallait obtenir des outils dissuasifs pour contrer la soif de profits des agences privées et limiter les risques sur la sécurité des soins, provoqués entre autres par le déplacement du personnel. Les nouvelles directives obtenues permettent en partie de rétablir cet équilibre. C’est un pas dans la bonne direction. On ne pouvait plus demeurer les bras croisés. La recrudescence du recours à la main-d’œuvre indépendante par les établissements du réseau public de la santé démontre les impacts d’une gestion désastreuse et le laisser-aller des dernières années pour s’attaquer au problème.

Nancy Bédard, présidente, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ

Une partie de la solution

En adoptant ces nouvelles mesures qui s’ajoutent aux actuelles mesures de l’arrêté ministériel, le personnel d’agence sera dorénavant affecté sur un centre d’activité pour une période de 14 jours, sans possibilité de déplacement ou de cumuler les affectations. Une professionnelle en soins délestée de son poste régulier ne pourra pas être remplacée par une travailleuse d’agence, une situation inéquitable qui se devait d’être corrigée. Il sera également interdit d’inclure dans les contrats des pénalités pour les travailleuses d’agence qui veulent retourner travailler dans le réseau public. Enfin, un délai de 90 jours est imposé aux agences avant de pouvoir embaucher une professionnelle en soins du réseau public. Ces nouvelles normes seront également assorties de sanctions contre les agences en cas de non-respect.

Cependant, la FIQ déplore que les coûts honteux engendrés par le recours des établissements à la main-d’œuvre indépendante ne soient malheureusement pas investis pour bonifier les conditions de travail des professionnelles en soins du réseau public. Pour réparer le réseau de la santé, la lutte contre la main-d’œuvre indépendante est une partie de la solution. Il faudra poursuivre la bataille en faveur de la reconnaissance de celles qui assurent les soins et services essentiels à la population dans le réseau public de la santé.  La négociation de la convention collective n’est pas terminée et la mobilisation doit se poursuivre pour que les femmes du réseau public de la santé soient la priorité du gouvernement.