Syndicat interprofessionnel en soins de santé de l'Abitibi-Témiscamingue

Manque de professionnelles en soins en Abitibi-Témiscamingue : des services qui ne tiennent plus qu’à une seule infirmière et de nouveaux projets en périls

Manque de professionnelles en soins en Abitibi-Témiscamingue : des services qui ne tiennent plus qu’à une seule infirmière et de nouveaux projets en périls

Poursuivant sa série d’actions de visibilité afin d’illustrer les conséquences de l’inaction du CISSS-AT et la complaisance gouvernementale quant à la situation de main-d’œuvre de professionnelles en soins en région, le Syndicat FIQ-SISSAT et ses membres se sont arrêtées devant le site du futur Centre de cancérologie situé à Rouyn-Noranda. Un projet soit compromis selon lui, sinon, qui compromettra l’équilibre du reste des services de la région, dont certains, fonctionnent déjà en majorité avec du personnel issu d’agences de placement de main-d’œuvre indépendante provenant de l’extérieur de la région.

Des années de prévision, les yeux rivés sur le béton

«Jacques Boissonneault, Yves Desjardins, Caroline Roy, Libéraux et Caquistes, tous ont eu les mêmes rapports et données alarmants sur le creux actuel et prévisible de professionnelles en soins que nous traversons et qui durera au moins dix (10) ans sans actions musclées et structurantes. Tous ont préféré garder les yeux rivés sur des projets de béton, des projets à saveur électorale et qui leur faisaient garder leur job » rappelle Jean-Sébastien Blais, président par intérim du FIQ-SISSAT. Selon, le représentant syndical, tous avaient également la responsabilité d’assurer la pérennité des services de santé en région au-delà des installations techniques. Pour lui, il s’agit de projets essentiels pour la région bien entendu, mais qui ne tiennent pas juste avec des médecins. «Est-ce que les PDG et les élu(e)s ont planifié autre chose que des pelletées de terre, de couper le ruban et de se faire prendre en photo? Ça prend des infirmières, d’autres professionnelles en soins aussi. Maintenant, tout tient à un fil. Pour desservir le centre de cancérologie, il va falloir prendre des infirmières que le CISSS-AT n’a pas en surplus. Normalement, les établissements ont une marge minimale de 20% à 30 % pour assurer les fluctuations. Ici, c’est 25 % des heures de travail qui ne sont pas comblées à la base ! Ainsi, pour ouvrir le Centre de cancérologie, si on l’ouvre bien entendu, on devra fermer quoi? La clinique de pédiatrie, des chaises d’hémodialyse, cesser d’offrir des soins à domicile dans des quartiers ruraux? C’est ce qui se discute actuellement » se désole M. Blais.

Un manque de respect pour les partenaires impliqués

La construction du Centre de cancérologie est évaluée entre 23 et 25 millions de dollars de fonds publics et la communauté s’est impliquée dans le projet comme rarement. Pensons à la Ville de Rouyn-Noranda, la Chambre de Commerce et de l’industrie de Rouyn-Noranda ou encore à la Fondation hospitalière. « La moindre des choses, c’est que le CISSS-AT et le Gouvernement remplissent leur partie du contrat moral qui est de fournir du personnel pour y œuvrer. Des rapports d’experts dénoncent ponctuellement ces dernières années le manque de planification et de stratégie liées à la main-d’œuvre au CISSS-AT et l’aveuglement volontaire du ministère. Pourtant, cette année encore, aucune planification de main-d’œuvre n’est produite à l’interne et tous les moyens de recrutement sont encore au stade des discussions » peste le président par intérim.

Bientôt l’heure des choix

Malheureusement, pour le syndicat, il semble que l’heure des choix est arrivée. « Devant aussi peu d’efforts, mais surtout zéro action, il y a quelqu’un quelque part qui n’ose pas dire la vérité. Demandez au CISSS-AT quel est son plan pour les prochains mois après la pandémie, demandez au ministère de la Santé, vous comprendrez vite que bientôt, l’heure des choix viendra en Abitibi-Témiscamingue quant à l’offre de services et au modèle régional.» Conclut Jean-Sébastien Blais