Syndicat interprofessionnel en soins de santé de l'Abitibi-Témiscamingue

Pénurie de main d’œuvre dans le réseau de la santé en Abitibi-Témiscamingue

  • Signez et envoyez la lettre ci-jointe pour demander une action urgente de la part du gouvernement du Québec

À l’attention de :

François, Legault, Premier ministre du Québec
Sonia Lebel, Présidente du Conseil du trésor
Christian Dubé, Ministre de la Santé et des Services sociaux
Lionel Carmant, Ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux
Pierre Dufour, Député d’Abitibi-Est
Suzanne Blais, Députée d’Abitibi-Ouest

Objet : Pénurie de main d’œuvre dans le réseau de la santé en Abitibi-Témiscamingue

Madame, Monsieur,

Cela fait des années que les citoyen-ne-s de l’Abitibi-Témiscamingue doivent renoncer à certains services de santé parce qu’il n’y a pas assez d’infirmières, d’infirmières auxiliaires et d’inhalothérapeutes dans la région. La crise causée par la pénurie de main-d’œuvre dans le réseau de la santé est sans précédent. Et ce sont les citoyen-ne-s qui en paient le prix, particulièrement les femmes enceintes, les résident-e-s de communautés rurales et les bénéficiaires de services spécialisés. Même s’il y a eu très peu de cas de COVID-19 dans la région, ce sont elles et eux qui subissent les conséquences des fermetures massives de services.

On estime qu’il manque 265 infirmières et 100 infirmières auxiliaires simplement pour garder les services actuels ouverts. Chaque nouveau projet tel que le Centre de Cancérologie ou les Maisons des aîné-e-s mettent plus de pression sur un système qui n’a tout simplement plus de ressources humaines à offrir.

Considérant que le taux d’absentéisme des professionnelles en soins si situe entre 25 à 30% par MRC;

Considérant la pénurie de professionnelles en soins en région et la volonté de maintenir les services à la grandeur de l’Abitibi-Témiscamingue;

Considérant qu’une heure régulière travaillée sur 4 n’est pas comblée dans le réseau de la santé de la région;

Considérant qu’au moins 23 % des infirmières travaillant en Abitibi-Témiscamingue sont âgées de 52 ans et plus et prendront probablement leur retraite au cours des 5 ans prochaines années;

Considérant que près du quart des infirmières pourraient devoir être remplacées le temps d’un congé de maternité au cours des 5 prochaines années;

Considérant qu’il faudrait augmenter le nombre de professionnelles d’au moins 30% pour combler les équipes de travail et offrir des soins de qualité et sécuritaires aux patient-e-s;

Considérant que les coûts reliés aux agences de placement privées sont passés de 1 à 50 millions de dollars en 5 ans dans la région;

Considérant les départs massifs de travailleuses du réseau public vers des agences de placement privées;

Considérant que depuis 2015, le nombre de professionnelles en soins qui ont quitté le réseau (542) est plus élevé que le nombre d’embauches (464), même en comptant les embauches temporaires en temps de pandémie, ce qui place la région en déficit;

Considérant les données de solde migratoire négatives années après années et les perspectives sociodémographiques alarmantes de la région;

Considérant que le seul cégep offrant une formation en soins infirmiers dans la région a vu son nombre d’inscriptions diminuer de 23% et que la relève est donc insuffisante;

Considérant le désir de développer l’économie locale en comblant les emplois avec du personnel vivant dans la région;

Je joins ma voix à celles des professionnelles en soins de l’Abitibi-Témiscamingue qui demandent une action urgente de la part du gouvernement du Québec afin trouver des solutions à ces problèmes.

Il est temps de mettre en place des moyens costauds pour inciter les professionnelles en soins à venir travailler en région et à y rester. Il est urgent d’y consacrer l’argent nécessaire et de mettre en place des mesures adaptées au territoire et à la réalité de l’Abitibi-Témiscamingue.

Nous arrivons au point de non-retour. Autant pour la survie du système régional de santé que pour la vitalité de nos communautés.

Agissez !