1 novembre 2013

Bien que la distribution des médicaments fasse partie des fonctions de toute professionnelle en soins, cette tâche est principalement accomplie par l’infirmière auxiliaire, surtout dans les unités de soins de longue durée, et ce, au moins trois fois par quart de travail.

Que de tendinites, de bursites, de maux de dos ou d’orteils écrasés peuvent lui être évités si elle a le bon charriot à médicaments et les bonnes méthodes de travail permettant de l’utiliser en toute sécurité. Malheureusement, persistent encore les vieux et lourds charriots métalliques, munis de roues difficiles à diriger et de barres de poussée inexistantes ou mal situées, sur lesquels les médicaments servis en plaquette accaparent beaucoup d’espace et diminuent d’autant la surface de travail. Il est à se demander si ces charriots conviennent toujours aux nouveaux modes d’administration des soins.

Le charriot à médicaments peut grandement faciliter le travail, mais il peut aussi être la cause de lésions professionnelles. La professionnelle en soins a tout intérêt à identifier les facteurs de risque reliés à son utilisation qui peuvent compromettre sa santé physique et lui occasionner des problèmes tels que des blessures ou des troubles musculosquelettiques.

Elle doit s’interroger entre autres sur les quelques éléments suivants. Le déplacement du charriot requiert-il peu d’efforts importants ou de postures contraignantes? Ses roues répondent-elles bien à la direction voulue? Ses freins sont-ils efficaces et facilement accessibles? Ses barres de poussée sont-elles bien situées? Sa capacité de chargement est-elle adéquate? Sa hauteur et sa surface de travail sont-elles ajustables et bien adaptées à l’exécution des tâches? Son plan de travail est-il bien éclairé? Ses tiroirs s’ouvrent-ils aisément et demeurent-ils fermés lors du déplacement du charriot?

Si elle répond par la négative à l’une ou l’autre de ces questions, la professionnelle en soins doit en aviser son employeur afin que celui-ci apporte les correctifs nécessaires. L’employeur a le devoir de lui fournir du matériel sécuritaire et de le maintenir en bon état de fonctionnement, de façon à protéger sa santé et à prévenir la survenance de lésions.

Il est vrai que de nouveaux modèles de charriots à roues pivotantes, plus légers, plus ergonomiques et plus facilement manœuvrables, conformes aux normes, répondent davantage aux plus récents concepts de distribution des médicaments.

Toutefois, peu importe le type de charriot que vous utilisez, ancien ou nouveau modèle, l’essentiel est qu’il puisse être déplacé avec aisance, qu’il réduise au minimum l’effort physique requis pour le mobiliser, qu’il offre une surface de travail suffisamment haute pour préparer les médicaments et consigner les données, et qu’il permette, somme toute, de distribuer les médicaments aux patient-e-s sans que cela se fasse au prix de votre santé!

SST au courant?

Votre équipe syndicale locale peut vous épauler dans votre recherche d’informations (CPSST, ASSTSAS) et dans vos démarches auprès de l’employeur.

Par mesure de sécurité, les nouveaux charriots sont munis d’un système de verrouillage automatique qui s’enclenche après un certain temps d’immobilisation de l’équipement.

À l’arrêt du charriot, assurez-vous d’actionner son mécanisme de freinage afin d’éviter que le charriot bouge de manière incommodante au moment de l’utilisation de sa surface de travail.

Pour prévenir les blessures musculosquelettiques, il est préférable de pousser le charriot plutôt que de le tirer, d’utiliser solidement vos deux mains et de maintenir votre dos bien droit pour éviter une torsion du tronc.

Plusieurs types de charriots sont utilisés dans les établissements de santé et doivent être adaptés selon les besoins et les espaces de travail.