Comité SST

Je prends position pour ma santé!

Les transformations en cours dans le réseau de la santé à la suite de l’adoption du projet de loi no 10 font en sorte que les infirmières, les infirmières auxiliaires, les inhalothérapeutes et les perfusionnistes sont entraînées, une fois de plus, dans une spirale de fusions et de révisions des façons de faire. Elles devront apprendre à composer avec un contexte de travail souvent différent de celui qui leur était familier : nouvel établissement, peut-être une nouvelle équipe ou même un nouvel horaire. Ces chambardements ne manqueront pas d’en affecter plusieurs et exigeront une grande capacité d’adaptation de leur part. On s’attend à ce qu’elles se dévouent et fassent preuve de flexibilité. Après tout, comme à leur « habitude », elles en sont capables…n’est-ce pas?

Cependant, il n’en demeure pas moins que comme pour n’importe quelles autres travailleuses, toute réforme change la relation qu’elles entretiennent avec leur travail, positivement ou négativement. Ces changements impliquent d’être vigilante quant aux risques pouvant émerger. S’adapter, c’est bien beau…, mais cela ne doit pas se faire au détriment de la santé physique et psychologique de la personne.

La clé est de porter attention à la relation que l’on entretient avec le travail. Il faut analyser en quoi les changements en cours s’accompagnent d’opportunités ou de contraintes et savoir reconnaître quand la demande d’adaptation est trop élevée et risque de compromettre le bien-être. Il faut également identifier quand les capacités ne sont pas suffisamment considérées ou le potentiel n’est pas assez optimisé.

Dans le cadre de la semaine annuelle SST 2015, le comité fédéral SST propose aux membres de la FIQ une vision élargie de l’ergonomie pour effectuer cette analyse. En quoi les trois branches de cette discipline (ergonomie physique, ergonomie cognitive et ergonomie organisationnelle) sont-elles utiles pour prendre conscience de l’importance d’adapter, dans les limites du possible, le travail à la personne, et non pas nécessairement toujours obliger la personne à s’adapter au travail? En quoi s’agit-il de leviers permettant de s’assurer que la personne puisse atteindre ses objectifs professionnels tout en respectant ses capacités?

Profitons de l’occasion pour lancer le message aux professionnelles en soins que le milieu doit commencer enfin à s’adapter à elles, à être plus à l’écoute de leurs besoins et de leurs limites. Il doit aussi mieux tenir compte des contraintes de celles qui portent le réseau à bout de bras alors qu’elles sont souvent à bout de souffle et reconnaître qu’elles ont des limites et que parfois chacune a le droit de dire « Je prends position pour ma santé! ».

Contrairement à ce que l’on peut penser, l’ergonomie ne se limite pas à ce qui est physique! Surveillez la mise en ligne de la brochure à ce sujet au cours des prochaines semaines sur le site de la FIQ pour en apprendre davantage.

SST au courant?

Les équipes syndicales locales sont invitées à tenir, au cours du mois d’octobre, des activités dans le cadre de la semaine annuelle SST. Surveillez celles qui auront lieu dans votre établissement!

Il existe plusieurs définitions de l’ergonomie, mais on peut la résumer comme étant la science qui étudie les interactions de la personne avec son environnement de travail et avec les composantes du système dans lequel elle évolue. L’ergonomie se donne pour objectif d’améliorer ces interactions, mais aussi de faire en sorte qu’elles soient optimales afin d’assurer à la fois le bien-être de la personne et la performance du système.