Je dénonce

CISSS de la Montérégie-Est cas #910

Je suis infirmière dans une zone chaude, de nuit. Je souhaite dénoncer le manque de considération du personnel de nuit. Notre personnel est entièrement négligé, alors que sur les autres quarts de travail, ils sont en surplus. Le « ratio » qui a été établi de nuit est rarement respecté, nous nous retrouvons parfois sans PAB et nous nous faisons dire de ne pas faire les changements de culottes dû à notre large charge de travail. Donc, les patients restent dans leur culotte souillée jusqu’à la tournée des PAB de jour lorsqu’il nous est impossible d’y arriver. La lourdeur des patients n’est pas considérée, nous en avons plusieurs qui seraient éligibles aux soins intensifs. Nous avons des patients qui ne vont pas bien, mais qui sont encore considérés en niveau 2 et lorsque nous appelons les médecins puisqu’ils décompensent, ceux-ci nous mentionnent seulement de ne plus monitorer et qu’ils reverront au matin. Nous passons donc la nuit à essayer de compenser pour le manque, puisque selon le niveau de soins de la personne, il est de notre devoir de faire le plus de soins possibles, sans toutefois la réanimation. Ils ne sont pas en soins palliatifs. Lorsque nous confrontons notre chef d’unité, elle nous mentionne qu’il n’y a pas d’options possibles à court terme, qu’elle ne pouvait forcer personne à aller de nuit, qu’elle y allait seulement sur base volontaire. Toutefois, aucun appel n’a été fait au personnel de l’unité pour susciter des volontaires de nuit et mentionner le manque flagrant de personnel. Nous sommes épuisées, autant moralement que physiquement. En plus de courir toute la nuit, nous devons regarder les patients décompenser, rester dans leur urine, perdre leur dignité. Nous sommes obligées d’accepter ces conditions déplorables et les seules réponses que nous obtenons sont de faire le plus possible, mais délester aux autres quarts de travail pour pas trop nous brûler. C’est inhumain, autant pour nous que pour les patients, de demander de ne pas faire les soins de base par manque de personnel.