Négociation nationale 2020

Négociation des professionnelles en soins: les soins de santé sont à l’agonie. Nous sommes la solution

Négociation des professionnelles en soins: les soins de santé sont à l’agonie. Nous sommes la solution

C’est sous le thème « Les soins de santé sont à l’agonie. Nous sommes la solution. » que la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec — FIQ a donné le coup d’envoi de sa nouvelle campagne publicitaire dans le cadre de la présente négociation avec le gouvernement du Québec pour le renouvellement de la convention collective des 76 000 professionnelles en soins qu’elle représente. La nuit dernière, c’est par le biais de projections urbaines dans 4 régions de la province, que la FIQ a entamé une campagne d’affichage partout au Québec.

« Si le gouvernement ne bouge pas rapidement, l’automne sera chaud. Une série d’actions est prévue au cours des prochaines semaines afin de lancer un message fort au gouvernement. Après l’agonie, c’est la mort. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, et la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, ont la chance de marquer l’histoire en sauvant littéralement le réseau de la santé. Ils doivent avoir l’écoute que tous leurs prédécesseur-es-s n’ont pas eu et mettre en place les solutions de celles qui sont aux premières loges, les professionnelles en soins », de déclarer Nancy Bédard, présidente de la FIQ.

Des solutions porteuses!

Des professionnelles en soins pouvant exercer pleinement l’ensemble de leurs compétences, dans des équipes de travail complètes et stables, de même qu’un déploiement de ratios professionnelles en soins/patient-e-s sécuritaires auront des impacts majeurs tant sur les professionnelles que sur la qualité des soins offerts aux patient-e-s. « En posant ces gestes concrets, le gouvernement peut reconnaître pleinement l’apport essentiel des professionnelles en soins et par le fait même, améliorer significativement leurs conditions de travail tout en agissant positivement sur la qualité des soins offerts à la population », d’exprimer la présidente. Pour la FIQ, si la présente négociation se déroule dans un contexte hors du commun, la pandémie aura aussi permis à la population de mieux comprendre le piètre état du réseau de la santé et les conséquences désastreuses des mauvais choix politiques faits depuis de nombreuses années. Les solutions qu’elle propose sont celles qui sont les plus porteuses à court, à moyen et à long terme « La première vague de la COVID-19 a montré que les revendications de longue date des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et des perfusionnistes cliniques sont judicieuses et qu’il faut mettre en place rapidement des solutions aux divers problèmes qui grugent le réseau de la santé », de souligner Denis Cloutier, président du Syndicat des professionnelles en soins de l’est-de-l’Île-de-Montréal et dont l’établissement choisi pour la projection fait partie.

Hull_14sept_04

L’échec de la gestion traditionnelle

Les professionnelles en soins étaient déjà à bout de souffle avant le début de la pandémie, mais leur santé physique et mentale a été amenée à niveau de fragilité extrême au cours des derniers mois. « Les méthodes de gestion des 20 dernières années, axées sur des principes uniquement comptables, ont poussé le système de santé à l’échec, en introduisant toujours plus de mobilité et de flexibilité. Si nous voulons que la population québécoise puisse avoir accès à un système de santé public digne de ce nom, il faut que le gouvernement redonne les moyens de soigner à cette main-d’œuvre essentielle, composée majoritairement de femmes. Si nous ne voulons pas encore assister au départ de centaines de professionnelles comme ce fut le cas dans les derniers mois tout en étant en mesure d’attirer de la nouvelle main-d’œuvre dans le réseau, le gouvernement doit s’engager à offrir un système orienté sur la qualité et la sécurité des soins, et le respect de ses salariées », de poursuivre la présidente.

Pour la FIQ, il faut rapidement agir sur plusieurs fronts et une conclusion positive pour le renouvellement de la convention collective aurait plusieurs effets bénéfiques tant pour les professionnelles en soins que pour la population québécoise. « Nous convions monsieur Dubé et madame Lebel à participer activement à ce grand coup de barre et ainsi, régler de manière décisive le plus grand nombre de problèmes du réseau de la santé des vingt dernières années », de conclure madame Bédard.