Négociation nationale 2020

Le gouvernement fait fausse route

Le gouvernement fait fausse route

Notre réseau de santé est malade et il faut absolument donner un coup de barre afin d’améliorer les conditions de travail des professionnelles en soins et avoir des conditions gagnantes pour attirer la relève.

Pourtant, les mesures mises sur la table par la partie patronale les 9 et 11 septembre derniers sont à des années-lumière des attentes des professionnelles en soins. Nous, les militantes élues du Comité de négociation, avons été grandement déçues par les propositions du gouvernement pour soi-disant stabiliser les équipes, diminuer le temps supplémentaire et augmenter le travail à temps complet.

Les deux parties n’ont clairement pas la même définition de stabilité! Du côté patronal, il n’y a aucune proposition pour diminuer la charge de travail, même que le mot « surcharge » est tabou. Pourtant, nous avons annoncé très clairement que la réduction de la surcharge de travail est un incontournable pour les membres de la FIQ et de la FIQP. L’employeur ne peut plus penser que le temps supplémentaire obligatoire (TSO) est une solution de gestion. C’est insensé! Sans un changement majeur, dès maintenant, les professionnelles en soins vont continuer de quitter le réseau et la relève va délaisser ces professions pourtant passionnantes.

Un même objectif, mais des solutions complètement opposées

De part et d’autre de la table de négociation, la volonté est de stabiliser les équipes et diminuer le recours au temps supplémentaire (TS). La FIQ souhaite ardemment l’abolition du temps supplémentaire obligatoire (TSO), et propose d’autres solutions.

La FIQ revendique notamment des ratios sécuritaires professionnelles en soins/patient-e-s pour diminuer la charge de travail. La FIQ demande également l’instauration d’une prime de 12 % pour les professionnelles en soins qui choisissent volontairement d’occuper un poste à temps complet. L’objectif est que cette prime puisse se convertir en journée chômée.

De son côté, le gouvernement souhaite limiter l’accès au temps supplémentaire rémunéré à taux et demi (TS), en étalant la semaine de travail sur une plus longue période et en retirant de la convention collective l’intervalle de 16 heures entre deux quarts qui donne droit au temps supplémentaire. De plus, le taux et demi ne serait pas applicable avant 12 heures travaillées par jour. Ce sont toutes des propositions qui auront pour effet de payer les professionnelles en soins à taux simple pour les nombreuses heures effectuées en plus de la semaine régulière de travail! Ces propositions ne feront que masquer les heures travaillées en temps supplémentaire pour embellir les statistiques du gouvernement.

La proposition patronale contient des ouvertures sur quelques demandes. Toutefois, selon notre point de vue, il ne s’agit que de grenailles qui sont nettement insuffisantes pour un règlement. D’ailleurs, la délégation a rejeté ces propositions à l’unanimité.

Nous retournons à la table de négociation encore plus convaincues du bien-fondé de nos demandes. Nous tenterons le tout pour le tout, car il y a urgence d’agir avant qu’il ne soit trop tard!

Appel à la mobilisation

Les impacts économiques de la crise sociosanitaire ont transformé les surplus budgétaires jamais vus au Québec en déficit majeur. La partie patronale exploite ce contexte en nous rappelant à chaque occasion à quel point le coût de nos demandes est élevé.

Déjà au printemps et maintenant cet automne, la mobilisation traditionnelle des membres de la FIQ et de la FIQP est presque impossible, à cause des mesures de distanciation et, évidemment, avec l’explosion de la charge de travail des professionnelles en soins en pleine pandémie.

Il faut marteler haut et fort que les professionnelles en soins sont au cœur de l’offensive contre la COVID-19 et que ce sont elles qui ont les meilleures solutions pour améliorer les soins au patient-e-s. Les arrêtés ministériels ont choqué et il faut profiter de cette insatisfaction pour les mobiliser. C’est un travail difficile, mais qui aura un impact énorme non seulement sur la suite de la négociation, mais sur les conditions de travail des professionnelles en soins au cours des prochaines années.

Les travaux en lien avec les services essentiels vont bon train dans chacune des équipes syndicales affiliées à la FIQ. Ces travaux sont incontournables afin d’obtenir le moyen de pression ultime, soit le droit de grève. Conclure rapidement ces travaux est un excellent moyen de se faire entendre et d’envoyer un message fort à la partie patronale.

Plus que jamais, nous avons besoin de votre appui. Nous devons saisir chaque occasion de nous faire entendre pour en venir rapidement à une entente de principe négociée qui répondra aux attentes des professionnelles en soins.