Négociation nationale 2020

Le gouvernement mélange tout

Le gouvernement mélange tout

Depuis des mois, l’équipe de négociation de la FIQ argumente sans relâche pour faire comprendre au gouvernement que les solutions que nous proposons sont interreliées afin de réduire la surcharge de travail : implanter des ratios sécuritaires professionnelles en soins / patients en CHSLD, rendre le temps complet attrayant, uniformiser la semaine régulière de travail, par exemple.

Ridza Cléophat, Isabelle Groulx et Véronique Foisy, militantes élues du comité de négociation, accompagnées de la porte-parole de la FIQ à la table de négociation, Sophie Guilbault (2e à gauche).

Rappelons-nous qu’au début du mois d’octobre, le gouvernement disait dans les médias que la négociation avançait rondement. Il se disait ouvert aux solutions pour diminuer la charge de travail, mais à la table de négociation, il n’en était rien!  

Or, la semaine du 19 octobre a marqué un tournant dans la négociation grâce à une forte démonstration de la grogne des professionnelles en soins. En prenant d’assaut le pont de Québec et le pont Jacques-Cartier, elles ont lancé un cri du cœur en disant : « Ça suffit! »

Nous nous sommes évidemment jointes au mouvement pour vivre ce moment sans précédent qui nous a permis d’exprimer notre exaspération à l’unisson et de manière simultanée dans les deux plus grandes villes du Québec. Ce fut évidemment une expérience des plus énergisantes. Nous étions toutes connectées et fières de faire valoir nos revendications!

Deux jours plus tard, la FIQ réalisait un autre coup d’éclat en diffusant le palmarès des pires ratios en CHSLD. Une fois de plus, les conditions dangereuses dans lesquelles les professionnelles en soins sont contraintes de soigner nos ainés ont été portées au grand jour. Et les seuls responsables ce sont les gouvernements qui ont géré le réseau à coups de compressions budgétaires depuis 20 ans!

Sonner l’alarme

Notre mobilisation des dernières semaines a sonné l’alarme. Il faut négocier des conditions de travail acceptables pour les professionnelles en soins, car la surcharge de travail est devenue insoutenable, voire dangereuse pour la population et les soignantes.

Le réseau de la santé est entré depuis de nombreuses années dans le cercle vicieux de la surcharge de travail, ce qui fait en sorte que les professionnelles en soins quittent le réseau ou prennent des postes à temps partiel pour sauver leur peau. Il faut saisir cette occasion unique de changer le réseau de la santé pour attirer et retenir les professionnelles en soins. La partie patronale doit emboiter le pas et nous aider à renverser la tendance pour mettre en place des changements durables.

Sans réinvestissement majeur, nous prenons le risque, collectivement, d’assister à la destruction de notre système de santé public…c’est maintenant que le gouvernement doit agir!

Nos actions sans précédent ont porté fruit : la sortie publique de la présidente du Conseil du Trésor, Mme Sonia Lebel, lors d’une conférence de presse le 22 octobre dernier, en est la preuve. Elle dit nous avoir entendues et affirme avoir donné de nouveaux mandats à ses négociateurs.

Devant ces engagements, le comité de négociation répond : « Parfait! Nous voulons voir ça! Prouvez-nous votre bonne foi! » Depuis le 23 octobre, nous sommes retournées à la table de négociation pour valider les nouveaux mandats du Conseil du Trésor et voir si les offres patronales seront à la hauteur de ce que méritent les professionnelles en soins.

Est-ce que les bottines suivront les babines? Nous le saurons très rapidement!