On a notre Quota

À bout de souffle.
À bout de nerfs.
Besoin de ratios sécuritaires.

Le livre noir de la sécurité des soins

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C’est le nombre d’incidents et
D’accidents dans les milieux de soins
Au Québec. Chaque jour.

J’étais en temps supplémentaire et je devais donner une formation à une nouvelle employée. Deux collègues étaient absents et non remplacés ce soir-là. On m’a donc demandé d’être responsable de tous les patients des résidences, soit plus de 200 personnes âgées. Et en plus, ils m’ont basculé la garde de soins à domicile qui compte beaucoup de patients à elle seule. […] le ratio patients/infirmière que mon employeur m’a imposé n’était pas sécuritaire. Je ne peux pas, étant en plus en temps supplémentaire, donner une formation, être responsable de la garde des soins à domicile et de plus de 200 patients dispersés à près d’une heure de route aller-retour. C’est inhumain.»

– Infirmière, Soins d’assistance aux personnes en perte d’autonomie

Au royaume-uni, les patient‑e‑s
Dans les hôpitaux comptant
Le moins d’infirmières par patient‑e‑s
Ont un taux de mortalité accru de

%

%

C’est la proportion de québécois-e-s
Qui ne sont pas à l’aise d’être soigné-e-s
Par une professionnelle en soins
En poste depuis plus de 16 heures.

Et vous,
Le seriez-vous ?

Les 75 000 professionnelles en soins membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec– FIQ, dont 90% sont des femmes, ne peuvent plus se taire! Par ce livre noir, elles lancent une ultime alerte :

Nos professionnelles en soins ne travaillent plus dans des conditions favorisant la sécurité des soins offerts aux Québécois-es.

Il existe actuellement de nombreux cas dans le réseau de la santé québécois où la qualité et la sécurité des soins sont mises en péril.

Quand on est trop dans le jus, c’est les patients qui payent, on ne leur offre pas de se lever! S’ils se lèvent, le délai avant de les recoucher est souvent beaucoup plus long que le 3-5 minutes d’avant les coupures! Lorsque les patrons nous ont fait part de coupures, nous nous étions dit, on va continuer à s’aider, continuer à passer les cabarets pour aider le préposé, au début on le faisait. Un jour on s’est rendu compte que si on aidait le préposé on n’avait pas le temps d’ouvrir nos dossiers […]! Tout le monde s’aide, mais toute l’équipe est épuisée, on court comme des poules pas de tête, on s’excuse sans cesse auprès des patients, pour les retards de calmants, mobilisation, toilette et autres demandes!»

– Infirmière auxiliaire en médecine/chirurgie

Des situations devenues banales. N’avez-vous pas déjà :

• eu connaissance d’une erreur de l’équipe de soins?
• été témoin de longs délais avant que des professionnelles en soins ne répondent aux besoins de vos proches?
• eu constamment de nouveaux-nouvelles intervenant-e-s s’occupant du dossier de votre parent âgé?
• manqué de temps pour bien comprendre les consignes nécessaires pour mieux gérer un problème de santé?

%

des répondant-e-s ont affirmé avoir l’impression que les professionnelles en soins sont surchargées au Québec.

La situation est le manque quotidien de personnel. Par exemple, aujourd’hui, deux infirmières absentes n’étaient pas remplacées… quand nous avons une cinquantaine de traitements de chimiothérapie à administrer à une clientèle très malade et vulnérable. Le risque d’erreurs est multiplié, car nous subissons de la pression de tous bords. C’est dangereux, car nous administrons des traitements de chimiothérapie très agressifs où il n’y a pas lieu à l’erreur.
Mes collègues et moi-même sommes à bout de souffle et lorsqu’une erreur surviendra nous serons blâmés et réprimandés. Notre chef d’unité est au courant de la situation, mais ne se pointe pas pour évaluer la situation de peur d’avoir à affronter le problème. Aidons-nous à donner des soins de qualité.»

– Infirmier en oncologie

C’est un concept très simple que l’on retrouve déjà dans d’autres secteurs d’activités.
Un ratio est une proportion suffisante de personnel par rapport à un groupe de personnes afin de s’assurer que celles-ci puissent recevoir des services de qualité.

• À l’école, cela se traduit par un nombre maximum d’élèves par enseignant-e.
• En avion, il y a un nombre maximum de passagers par agent-e de bord.
• Dans les centres de la petite enfance (CPE) et les garderies, il y a un nombre maximum d’enfants à la charge d’un-e éducateur-trice, et celui-ci varie en fonction des groupes d’âge, afin de s’adapter aux besoins différents des enfants.

Les ratios sécuritaires permettent de sauver des vies, d’optimiser la guérison, de prévenir des événements indésirables et de respecter la dignité des patient-e-s.

SAVIEZ-VOUS QUE ?

Contrairement aux services de garde éducatifs à l’enfance ou au domaine de l’éducation, il n’existe aucun ratio minimum garantissant aux patient-e-s une équipe de soins de base au Québec.

Que faites-vous lorsque vous avez peu de temps et beaucoup de choses à faire? Vous devez prioriser.

On se fait dire que […] même si les prises de sang ne sont pas toutes faites, personne ne va mourir.
D’y aller au plus urgent et pour le reste ce n’est pas grave. Où est l’humanité dans cette situation? Au nom de nos patients, svp, pouvons-nous les soigner sécuritairement et avec dignité? On a des fardeaux de tâche de fous.»

– Infirmière auxiliaire en médecine/chirurgie

Comme on peut s’y attendre, les soins manqués ont des impacts importants sur les patient-e-s, dont : les chutes, les infections acquises à l’hôpital, les erreurs de médicament et les plaies de pression. Ces soins manqués provoquent ensuite des événements indésirables, dont un certain nombre sont liés aux soins infirmiers. Ils représentent des coûts importants.

Une étude québécoise a compilé les événements indésirables liés aux soins infirmiers et leur impact, pour 11 hôpitaux. Au total, c’est plus de 1 300 jours d’hospitalisation supplémentaires et des frais estimés à plus de 600 000$ en traitements additionnels seulement pour les événements indésirables vécus par les 166 patient-e-s suivis. Imaginez l’ampleur du problème pour l’ensemble du Québec!

La fatigue des professionnelles en soins pose aussi un risque bien réel : à la surcharge durant le quart de travail s’ajoutent les non remplacements, les heures supplémentaires souvent obligatoires et le nombre d’heures consécutives beaucoup trop importantes. Pourtant, la population est loin de se dire à l’aise d’être soignée par une infirmière, une infirmière auxiliaire ou une inhalothérapeute qui est au travail depuis 12, voire 16 heures.

Actuellement, dans notre point de service, chaque jour il manque de 2 à 5 infirmières […] et elles ne sont pas remplacées… ce qui fait que nous avons une surcharge de travail, mais aussi, ce sont les patients qui écopent… soit on repousse la visite au soir ou au lendemain sans les aviser… ce qui fait que quand une infirmière arrive, elle se fait engueuler par le patient qui était inquiet de ne pas avoir sa visite… et avec raison! »

– Infirmière en soins à domicile

Les professionnelles en soins membres de la FIQ se sont dotées d’un outil d’action pour concrétiser leur engagement envers la santé des Québécois-es: un formulaire de soins sécuritaires. Ce formulaire leur permet d’alerter leur équipe syndicale dans le cas où la situation les empêche de donner des soins sécuritaires aux patient-e-s et que les gestionnaires des établissements ne remédient pas à cette situation.

En moins d’un an, près de 2000 formulaires montrant des situations inacceptables, qui se poursuivent malgré leur intervention, ont été remplis et elles continuent de le faire chaque jour depuis juin 2016.

SAVIEZ-VOUS QUE ?

Au cours des dernières années, le Bureau du coroner a formulé des recommandations relatives aux équipes de soins, à la suite de regrettables décès de patient-e-s. Pour favoriser la sécurité des soins en CHSLD, il a notamment été recommandé de :

• diminuer les ratios de patients par infirmière;
• s’interroge[r] fortement sur la possibilité d’augmenter [la présence du] personnel de nuit;
• tente[r] de stabiliser son personnel.

N’attendons pas que de nouveaux drames se produisent!

Une seule infirmière pour 175 résident-e-s d’un CHSLD! Vraiment? Cette situation s’est bel et bien produite dans la région de Québec et a mené à des erreurs graves, selon les conclusions de l’enquête du coroner. Le 21 septembre 2015, un patient a reçu cinq doses de Dilaudid deux fois trop concentré et est décédé. »

– Basé sur Philippe Teisceira‐Lessard, La Presse, 19 nov. 2016

Un nombre croissant de résident-e-s ont besoin de soins aigus et près de 2 personnes sur 10 décèdent au cours de l’année, ce qui nécessite des soins de fin de vie, dont des soins palliatifs. Le personnel requis n’est pas au rendez-vous pour répondre à leurs besoins. L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec constate des lacunes importantes dans les conditions d’exercice des infirmières en CHSLD, principalement en ce qui a trait au nombre insuffisant d’effectifs infirmiers.

Quant au nombre de places en CHSLD publics et privés conventionnés, il ne cesse de diminuer: 3264 places ont disparu depuis 2009, alors qu’en ce moment même près de 2 900 personnes sont en attente d’une place.

Je n’ai pas le temps de parler avec mes résidents, à peine quelques phrases. Je voudrais faire de meilleures évaluations et de meilleurs suivis, mais la charge de travail est trop lourde. J’ai 40 patients, la plupart lucides, avec une panoplie de diagnostics. Nous trouvons que nous travaillons à un rythme à la chaîne. C’est inhumain.»

– Infirmière en soins de longue durée

En octobre 2016, en collaboration avec le Secrétariat international des infirmières et infirmiers de l’espace francophone (SIDIIEF), la FIQ a tenu un symposium unique en son genre : le Symposium international sur les soins de santé sécuritaires. Elle a alors réuni des consœurs d’Australie, des États-Unis, de l’Ontario et du Québec afin de discuter des enjeux et des développements récents.

Les effets positifs des ratios sécuritaires

Dans les pays où ils ont été implantés, les ratios ont clairement atteint leur double objectif: rendre les professionnelles en soins disponibles pour leurs patient-e-s et améliorer, par le fait même, la qualité et la sécurité des soins. En Californie, les effets suivants sont déjà documentés :

• Le temps passé par les professionnelles en soins au chevet de leurs patient-e-s a augmenté de 30 à 60 minutes chaque jour;
• Le taux de mortalité était plus bas en Californie que dans les deux autres États étudiés à titre de comparaison;
• Le temps d’attente à l’urgence augmente de 16 % et le temps avant d’obtenir des soins à l’urgence grimpe de 37% lorsque les ratios ne sont pas respectés;
• La qualité des soins s’est améliorée à la suite de l’implantation de la législation sur les ratios;
• Les accidents de travail ont pu être réduits environ du tiers.

Que fait le gouvernement du Québec devant des données scientifiques rigoureuses soulignant l’importance d’avoir des équipes de soins suffisantes?

Actuellement, les gestionnaires du réseau de la santé sont imputables de leur budget, mais peu d’entre eux sont tenus responsables de la sécurité et de la qualité des soins.  En effet, contrairement aux professionnelles en soins qui doivent respecter un code de déontologie, peu de mesures sont mises en place pour encadrer les actions des gestionnaires et, ainsi, protéger les patient-e-s.

La population est pourtant prête pour les ratios! Êtes-vous en accord ou en désaccord avec l’idée d’établir un nombre maximum de patients par infirmière?

L’état actuel du réseau de la santé est tel que la population a peur d’être malade.
Il est temps de redonner confiance aux Québécois-es en leur réseau public de santé.
Un réseau qui doit être là pour prendre soin d’eux-elles, de leurs parents, de leurs proches ou de leurs enfants, lorsqu’ils-elles sont en situation de vulnérabilité. Pourquoi des ratios sécuritaires de professionnelles en soins? La question n’est-elle pas plutôt, pourquoi n’en avons-nous pas déjà?

Ajoutez votre voix au chapitre

Vous avez vécu ou avez été témoin d’une situation de surcharge de travail chez les professionnelles en soins, d’un manque d’effectifs ou de tout autre élément ayant affecté les soins que vous avez reçus dans le réseau de la santé? Faites-nous en part.

En nous le transmettant, vous acceptez que votre témoignage puisse être publié – de façon anonyme – sur les plates-formes de la FIQ.

Je peut enfin m’exprimer sur ce que je veux au jour le jour dans ma profession. Je suis infirmière auxiliaire dans un hôpital. Je travaille plus à l’urgence et couvre aussi les autres étages. On est complètement à bout de souffle. Je vois pleurer un membre du personnel infirmier ou un préposé au moins une fois par semaine. On est vraiment trop surchargées de travail. À un point tel que c’est dangereux pour nos patients et pour perdre nos licences de travail. Depuis que l’infirmière est plus attitrée aux papiers, nous les infirmières auxiliaires on doit courir deux fois plus pour pouvoir faire les techniques médicales debout à courir sur le plancher. Trop souvent je ne peut prendre de pause de la journée et même rater mon dîner ou souper. Je ne suis pas la seule dans ce cas là. On manque aussi d’équipements pour pouvoir bien prendre soin de nos patients. Résultats. J’ai mal PARTOUT. Mon dos. Cou épaules me font tellement mal et ce à chaque jour que je dois travailler. Au point où je me demande si je vais pouvoir continuer de faire ma profession. J’adore ma profession. Ce n’est pas seulement le surtemps qui nous brise comme ça. Je me sent épuisée et je fait seulement mon temps complet. Aucunement capable de même penser à faire du surtemps. On entend parler de pénurie d’infirmières. Alors qu’est-ce qui explique que les infirmière auxiliaires sont maintenant seulement engager avec un contrat de .4. Et que jamais malgré une bonne ancienneté de travail on a presque pas de poste affichés pour nous qui sont capables de faire tellement de soins maintenant. J’entend même qu’ils engagent de d’autres pays. Non mais ces quoi Ça??? Très sincèrement on est en mode survie.»

– Annie, infirmière auxiliaire

J’ai dû être hospitalisée le 11 janvier 2018 pour une chirurgie et je dois vous dire que le manque de personnel était flagrant. Pour aller à la toilette il fallait attendre longtemps, pour se lever et se coucher c’était la même chose. En plus dans le coin avec les malade de l’influenza, donc isolement à cause de mon voisin.
L’Hôpital est très embarrassé dans les passages à cause du manque de locaux pour placer équipement, fournitures pour le lavage, serviettes, débarbouillettes.
Qu’attendez-vous vous pour combler les postes d’infirmières, préposées, etc.? Puis ne pas faire souffrir les patients qui sont là pour leur bien et ne demande que le nécessaire pour vivre ces moments dans la PAIX.»

– Claudette, patiente

Ma nièce est enceinte de 5 mois. Elle était en retrait préventif (tout comme à ses 2 autres grossesses) et elle vient d’être rappelée pour travailler 4 heures par jour, et ce, jusqu’à l’accouchement! Elle me mentionne que cette pratique est très répandue maintenant.
Je croyais que la CSST se souciait de la santé et de la vie de la mère et de l’enfant!
Notre système de santé est malade. Messieurs Barrette et Couillard (2 médecins) ont donné et donnent encore tout aux médecins! Où va-ton?.»

– Suzanne, tante d’une professionnelle en soins

Ma mère était en CHSLD le 25 décembre. Je vais toujours passer son souper avec elle. Le seul infirmier sur l’étage doit s’occuper d’une patiente qui ne va pas et c’est normal, elle a besoin de soins, mais tous les autres patients attendent leur souper. Une préposée nous a dit: « je vais essayer de servir mais il y a des patients qu’il faut faire manger et je suis incapable car je suis seule. Alors 3 personnes comme moi ont décidé de faire manger les patients. 20 minutes plus tard l’infirmier est revenu nous voir, il était mal à l’aise et super stressé. Il nous a dit je suis heureux que vous soyez là mais je épuisé de courir à chaque fois qu’une patiente ne va pas bien, c’est les autres patients qui payent pour il ne méritent pas ça il faut que ça change. Mais malgré tout ce qui c’est passé ce soir là l’infirmier était encore le lendemain.»

– Céline, proche aidante

Ma fille travaille à temps partiel comme infirmière auxiliaire tout en étudiant pour devenir infirmière. Je la vois brisée par son travail et son impuissance face aux surcharges de patients dont elle et ses consoeurs doivent s’occuper. Elle est anxieuse concernant les possibilités d’erreurs engendrées et de son impossibilité à donner de meilleurs soins.
Quel courage elle doit posséder pour tenir le coup. Et je voudrais exprimer toute l’admiration que je lui porte et à tout son milieu, à toutes ses consoeurs. Merci. Que dire maintenant des deux grands responsables de cette détresse, que dire de leur incapacité à gérer un système de santé qui nous concernent tous. Couillard et Barette sont des incompétents et des irresponsables qu’est qu’on fait avec ce genre d’administration on les met dehors.»

– Ghislaine, mère d’une professionnelle en soins

J’ai pris ma retraite en avance car les changements dans le système venaient de plus en plus contre mes valeurs. Il serait intéressant de savoir combien d’infirmières ont pris leur retraite en avance depuis 5 ans.
Depuis quelques années on négocie des ratios mais ils ne sont toujours pas mis en place….Même si le premier ministre dit que ce n’est pas une question d’argent dans les faits ce n’est pas la même chose.
Les infirmières supportent le réseau. La solution des ratios ainsi que des postes et des salaires alléchants à mettre en place dès maintenant et non pas faire des comités pour retarder à la semaine des 4 jeudis, comme on subit depuis des années. C’est très urgent!!!!!!.»

– Johanne, infirmière à la retraite depuis 2 ans

Je suis littéralement appelé chaque jour pour entrer plus tôt que prévu, pour entrer travailler si je ne suis pas déjà prévu à l’horaire, pour me demander de rester un 8h de plus après mon quart de travail ou même pour que j’entre travailler alors que je suis indisponible car je suis également à poursuivre mon parcours à l’université. Je n’ai pu demander aucun congé depuis mon embauche car il sera refusé d’emblée car on est déjà en manque de personnel sur presque tous les quarts de travail. Mon tour de TSO revient minimalement à chacune de mes fins de semaine de travail depuis au moins 2 mois. Minimalement = quand tout va « bien ». Et ça ne compte pas les TS volontaires que je m’efforce de faire en plus pour faire ma part et aider moi aussi à soulager le fardeau de l’équipe. Je travaille aux soins intensifs où la vigilance et l’attention est plus que primordiale. Difficile de constamment offrir son 110% dans ces conditions! »

– Anne-Marie, infirmière chef d’équipe en CHSLD

Ma mère était en CHSLD le 25 décembre. Je vais toujours passer son souper avec elle. Le seul infirmier sur l’étage doit s’occuper d’une patiente qui ne va pas et c’est normal, elle a besoin de soins, mais tous les autres patients attendent leur souper. Une préposée nous a dit: « je vais essayer de servir mais il y a des patients qu’il faut faire manger et je suis incapable car je suis seule. Alors 3 personnes comme moi ont décidé de faire manger les patients. 20 minutes plus tard l’infirmier est revenu nous voir, il était mal à l’aise et super stressé. Il nous a dit je suis heureux que vous soyez là mais je épuisé de courir à chaque fois qu’une patiente ne va pas bien, c’est les autres patients qui payent pour il ne méritent pas ça il faut que ça change. Mais malgré tout ce qui c’est passé ce soir là l’infirmier était encore le lendemain.»

– Michel, professionnel en soins