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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

La FIIQ lance une offensive dans les établissements du réseau pour contrer la violence au travail.

Montréal, le 9 mai 2002  –   « Travailler dans la dignité, on passe à l’action », tel est le mot d’ordre qu’a lancé la présidente de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec, Jennie Skene, lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui. Pour souligner le 12 mai, Journée internationale des infirmières, la FIIQ invite ses infirmières à organiser dans chaque établissement de santé des activités de sensibilisation, de prévention et de mobilisation pour s’assurer qu’une politique pour contrer la violence puisse y être implantée d’ici juin 2003.

« Depuis près de 12 ans maintenant, la Fédération se penche sur la question de la violence au travail. Si les infirmières sont confrontées à ce phénomène du fait qu’elles soignent entre autres les victimes de violence, elles sont elles-mêmes menacées dans leur sécurité. L’enquête menée en 1995 l’a largement démontré et une autre étude internationale récente le confirme. De tout le personnel soignant, les infirmières sont les plus exposées à la violence. Elles sont trois fois plus susceptibles d’y être confrontées que les autres catégories de professionnelles », a déclaré la présidente de la FIIQ, Jennie Skene. Selon la Fédération, depuis 5 ans, la situation s’est détériorée et cela n’est pas étranger aux fermetures d’hôpitaux, aux compressions budgétaires, à la surcharge de travail et aux attentes plus longues pour les bénéficiaires. Très peu d’établissements du réseau de la santé se sont donné des moyens efficaces pour mettre fin à la violence au travail. C’est pourquoi la Fédération en a fait une priorité d’action et lance une offensive dans tous les établissements où les infirmières sont représentées par la FIIQ.

Une étude effectuée par la FIIQ auprès de ses membres, en avril 2002, confirme d’ailleurs l’importance et l’urgence d’agir. On y apprend :

  • que 67% des infirmières ont été victimes de violence au travail au cours des 5 dernières années;
  • que la violence psychologique et verbale, 62%, constitue la forme de violence dont les infirmières sont le plus communément victimes;
  • que 26% des infirmières se sentent peu ou pas du tout en sécurité dans leur milieu de travail;
  • que 57% des infirmières estiment que le niveau de violence a augmenté dans leur milieu de travail au cours des 5 dernières années;
  • que 63% des infirmières qui ont été victimes de violence en milieu de travail au cours des 5 dernières années désignent les bénéficiaires comme les auteurs de la violence qu’elles ont subie.

Implantation d’une politique pour Juin 2003

« La violence au travail crée une souffrance et nous avons la responsabilité de la soulager. Différentes voies sont possibles et toutes les initiatives sont importantes : porter secours, dénoncer une situation, formuler une plainte. Tous ces gestes contribuent à faire reculer la violence et à cet égard, une politique est un outil privilégié parce que le phénomène est nommé et rendu visible. C’est donc la fin de la norme implicite que laisse entendre que la « violence fait partie du travail », a poursuivi madame Skene. L’implantation d’une politique pour contrer la violence au travail est aussi un geste pour trouver des solutions ensemble : les gestionnaires, les représentantes syndicales, les salariée et les collègues sont tous et toutes mis à contribution pour assurer la dignité et le respect des personnes.

La FIIQ privilégie une approche axée sur l’éducation et la prévention plutôt que sur la punition. C’est pourquoi la politique a trois volets : un engagement formel de tous les partenaires (déclaration de principes), des modalités d’application incluant des mécanismes de traitement des plaintes et des mesures de prévention. La présidente précise : « En d’autres mots, nous ne souhaitons pas multiplier les plaintes mais au contraire outiller les infirmières pour qu’elles puissent mettre un terme aux insultes, à l’intimidation et au harcèlement qu’elles subissent afin de travailler dans la dignité ».

Le plan d’action de la Fédération contient plusieurs opérations : signature de la Déclaration de principes, sensibilisation large sur les manifestations de la violence, prévention et formation spécifique des responsables syndicales locales en condition féminine et en santé et sécurité au travail. Le tout se terminera par un bilan global à l’automne 2003.

Le 12 mai, Journée internationale des infirmières

Les infirmières poursuivront ou termineront les discussions afin de signer une Déclaration de principes qui engage l’ensemble des intervenants-es à se responsabiliser face à leurs comportements dans leur établissement. La Déclaration signée serait affichée par la suite à des endroits stratégiques.

De plus, les infirmières participeront à une campagne de sensibilisation et de prévention en affichant dans leur établissement des images démontrant les différentes manifestations de violence ainsi que des phrases tel : « Quand on crie, je n’entends pas » « La violence, ça ne fait pas partie de mon travail » « La violence, ça blesse »., « Le respect, ça fait partie de la qualité de soins ».

En faisant une priorité de la lutte à la violence dans les milieux de travail, la Fédération poursuivra son action pour que les infirmières soient respectées comme femmes et comme travailleuses de la santé. « Nous lançons aujourd’hui un appel à plus d’humanité et de respect afin de travailler dans des milieux de travail exempts de violence », a conclu la présidente de la FIIQ, Jennie Skene.