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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

250 000 personnes dans les rues de Montréal : une véritable marée humaine exhorte le gouvernement canadien à choi

Montréal, le 15 mars 2003  –  À la veille de ce qui pourrait être une véritable catastrophe humanitaire, et alors que les États-Unis viennent de tester une nouvelle bombe (MOAB) tellement puissante qu’elle efface la frontière entre les armes "conventionnelles" et les petites armes nucléaires, 250 000 personnes ont répondu à l’invitation du Collectif Échec à la guerre et ont marché dans le centre-ville de Montréal pour crier haut et fort leur opposition à cette guerre d’agression, illégitime et illégale.

Après trois manifestations montréalaises précédentes sous un ciel gris et dans le froid, le soleil et le temps clément étaient au rendez-vous pour cette véritable marée humaine contre la guerre. Paul Klopstock, président des Artistes pour la paix et animateur de foule pour l’occasion, a souligné l’importance d’être solidaires avec les étasuniens qui rejettent les visées de guerre de leur président : "On est avec vous, ne lâchez pas! ".

Rappelant à la foule que la mobilisation citoyenne a joué un rôle important dans les tractations internationales actuelles, Raymond Legault, porte-parole du Collectif, a soulevé la foule en l’appelant à exiger du premier ministre Jean Chrétien "d’avoir le courage des citoyens et citoyennes et dire clairement NON À LA GUERRE! ".

Au moment de rédiger ces lignes, quelques organisateurs des manifestations ailleurs au Québec ont fourni un bilan préliminaire de leur mobilisation : Québec 15 000, Alma 5000, Gatineau-Ottawa 7500, Rouyn-Noranda 700, Granby 1200, Sept-Îles 1200 et Trois-Rivières 2700, Baie-Comeau 1000.

Les manifestant-e-s de Montréal étaient accompagnés par les tam-tam des groupes Kumpa’nia et Ayibobo, les marionnettes géantes du Bread and Puppets Theater du Vermont et les chants des Raging Grannies. Parmi la foule, on notait la participation d’un grand nombre d’artistes, notamment Luc Picard, Dan Bigras, Karen Young, Margie Gillis, Martin Duckworth, Paul Savoir, Jean-François Casabonne, Louise Lemelin, Soraya Benitez, le groupe Muzion, Isabelle Cyr et Loulou Hugues.

Henri Massé, porte-parole de l’Intersyndicale sur l’équité salariale, a rappelé l’appui du mouvement ouvrier international à une solution pacifique au conflit. Rappelons que l’Intersyndicale avait unanimement décidé d’annuler une manifestation prévue depuis quelques mois ce samedi 15 mars et avait appelé ses membres à participer aux marches pour la paix.

Margie Gillis, danseuse montréalaise de réputation internationale, s’est inquiétée que "le monde est trop petit pour la guerre. A war may last one week, but the hate that it breeds can last for decades and decades". Karen Young, accompagnée de Pierre Bertrand à la basse et Francine Martel aux percussions, a interprété une émouvante chanson anti-guerre qui soulevait les foules lors de la guerre du Viêt-Nam.

Suzanne Loiselle, participante à une mision d’observation en Irak en janvier 2000, directrice de l’Entraide Misionnaire et vice-présidente de l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) a rappelé le crescendo de mobilisation contre cete guerre depuis novembre 2002 et elle a félicité la foule pour la participation historique d’aujourd’hui.

Luc Picard a souhaité que ces actions massives donnent des munitions aux négociateurs pour la paix. Il a crié sa colère au gouvernement canadien en ces termes: "Nous vous interdisons de tuer des enfants avec notre argent!" Dan Bigras, pour sa part, a provoqué des frissons en chantant le classique de Zachary Richard: Réveil !.

Les Imani Gospel Singers ont clôturé la journée avec le célèbre chant de résistance:"We shall overcome".

L’animation de la journée a été assurée par Maguy Métellus, présidente de la section québécoise de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) et Paul Klopstock, président des Artistes pour la Paix.

Le Collectif Échec à la guerre invite la population à continuer à porter le ruban blanc, en opposition à la paranoïa que le gouvernement étasunien tente d’installer avec ses codes jaune, orange et rouge. Si la guerre est malgré tout déclenchée, la population est invitée à se rendre au Complexe Guy-Favreau dès le lendemain à midi et à 17h chaque jour, et le samedi suivant à participer à une manifestation qui partira duu Carré Dominion à 13h.