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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

« Non c’est pas fini ! » « M. Charest, vous n’avez pas été élu pour ça ! »

Montréal, le 13 novembre 2003  –   Les membres de la Coalition pour le maintien de l’universalité des services de garde à 5 $ sont outrés de la décision gouvernementale de hausser de 40 % les frais de garde pour les parents. Non satisfait d’ignorer les résultats de la Consultation qu’il a mené, le gouvernement Charest pousse l’odieux jusqu’à renier son propre engagement électoral. Dans la plate-forme électorale du PLQ publiée en mars 2003, Des vraies mesures pour les familles québécoises, on affirmait pourtant sans détour « qu’un gouvernement du Parti libéral du Québec s’engage à maintenir le programme de services de garde à cinq dollars par jour ». On ajoutait même plus loin, « qu’étant donné la contribution fédérale à l’égard des services de garde annoncée dans le dernier budget Manley, la contribution des familles à revenu élevé sera maintenue à 5 dollars »!

Au cours des derniers mois, la preuve a pourtant été faite qu’une hausse aussi considérable n’était absolument pas justifiable. Contrairement à ce qu’a affirmé la ministre Théberge, il n’y a pas eu d’explosion de coûts pour le gouvernement. Une partie des sommes dédiée à la politique familiale ( sur un total de 3 milliards $ par année) a simplement été réaffectée vers le développement et l’accessibilité aux services de garde éducatifs. Et en plus, le gouvernement bénéficie depuis quelques mois de nouveaux fonds du fédéral en la matière (210 millions sur cinq ans).

La Coalition tient à souligner le désespoir qui risque d’habiter ce soir bien des jeunes ménages québécois à revenus modestes et moyens. Cette hausse sera extrêmement douloureuse dans leur budget familial (de 500$ à 1500$ par année pour les familles ayant de un à trois enfants). Les familles dont les revenus varient par exemple de 30 000$ à 50 000$ n’ont présentement aucune marge de manœuvre, comme l’ont révélé les travaux de l’ACEF de l’Est de Montréal. Ces mêmes travaux qui démontraient aussi que même les baisses d’impôts présumées de un milliard n’arriveraient pas atténuer cette hausse vertigineuse qui risque également d’affecter les services de garde en milieu scolaire. À contre-sens d’une véritable politique familiale, cette hausse significative des frais de garde combinée à une présumée baisse d’impôts contribuera seulement à enrichir les ménages sans enfant au détriment des jeunes familles.

L’inquiétude se manifeste également quant au maintien de l’universalité des tarifs. Les travaux annoncés avec le ministère des Finances « pour en venir à une véritable politique familiale pour mieux soutenir les divers choix des parents  », dixit les ministres, pourraient aisément aboutir dans le prochain Budget sur des mesures fiscales qui introduirait par la bande le concept de tarification en fonction du revenu. La Coalition est également fort inquiète du pouvoir discrétionnaire qui semble confié au ministre lui permettant d’indexer régulièrement les frais de garde.

La Coalition désire néanmoins souligner sa satisfaction devant la décision de mettre à jour de l’enquête sur les besoins des familles, datant de 1999. Elle se déclare également satisfaite que de nouvelles places puissent être développées en CPE – Installation et milieu familial. Mais les membres de la Coalition sont encore une fois préoccupés du développement annoncé de nouvelles places en garderies commerciales alors que les mesures pour assurer une qualité équivalente de leurs services ne sont pas mises en place. Ajoutant, l’insulte à l’injure, le gouvernement annonce également le transfert possible des places attribuées à des CPE vers garderies commerciales, alors que les délais pour développer ces places sont souvent attribuables aux diverses tracasseries administratives (changement de zonage, normes diverses, etc.).

Les membres de la Coalition demeurent déterminés à freiner ces éléments « méga-inflationnistes  » du gouvernement Charest. Une vaste campagne de mobilisation s’amorcera donc. Au cours des prochains jours, dans un blitz de signatures, les parents, les travailleuses et travailleurs et les partenaires du réseau des services de garde en CPE et en milieu scolaire seront invités à remplir des « boîtes de scrutin » de leurs commentaires sur les intentions du gouvernement en matière de services de garde dans le cadre d’une campagne intitulée « M. Charest, vous n’avez pas été élu pour ça! ». Tous ces gens seront également invités à communiquer par téléphone, par télécopieur ou courriel avec les représentants du gouvernement. D’autres actions pourront également être annoncées au cours des prochains jours.

La Coalition exige finalement qu’une commission parlementaire ait lieu afin que le débat se poursuive au sein des nos institutions démocratiques et que les organisations et citoyens-nes puissent se faire entendre.
Membres de la Coalition pour le maintien de l’universalité des services de garde à 5$ :

  • Association des centres jeunesse du Québec
  • Association des enseignantes et enseignants en technique d’éducation à l’enfance
  • Association des services de garde en milieu scolaire du Québec
  • Association du personnel cadre des centres de la petite enfance du Québec
  • Association québécoise des centres de la petite enfance
  • Centrale des syndicats du Québec
  • Chantier de l’économie sociale
  • Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’économie sociale et de l’action communautaire
  • Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail
  • Confédération des syndicats nationaux
  • Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec
  • Fédération des femmes du Québec
  • Fédération des infirmières et infirmiers du Québec
  • Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec
  • Fédération québécoise des organismes communautaires famille
  • Fédération étudiante universitaire du Québec
  • Regroupement des CDEC du Québec
  • Syndicat de professionnels et professionnelles du gouvernement du Québec