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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Des syndicats de la région de l’Estrie se mobilisent pour dénoncer certains employeurs

Sherbrooke, le 24 mai 2007  –  Différents syndicats, représentant les professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires de la région de l’Estrie, se sont mobilisés aujourd’hui afin de prêter main forte, entre autres, à leurs collègues du Centre de santé et de services sociaux du Haut St-François et ainsi tenter de donner un dernier élan à la négociation des dispositions locales de la convention collective.

Les syndicats se sont donnés rendez-vous devant le Domaine de la Sapinière puisque l’employeur est l’un de ceux qui, de toute évidence, ne démontrent aucune volonté de conclure une entente négociée. « Nous sommes ici pour dire publiquement que certains employeurs de la région de l’Estrie n’ont pas encore saisi l’importance d’une réelle négociation pour mettre en place des pistes de solutions et améliorer les conditions de travail des professionnelles en soins. Dans un contexte de pénurie, comment peuvent-ils faire preuve d’autant d’arrogance et de fermeture quant à la qualité de vie de leurs professionnelles? », questionne Brigitte Fauteux, vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec — FIQ.

État de la situation

Rappelons que le gouvernement libéral de Jean Charest a modifié le processus de négociation de la convention collective en décentralisant 26 matières. Ces dernières doivent être négociées localement avec les employeurs.

En décembre 2005, ce même gouvernement a décrété la grande majorité des conditions de travail et salariales des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires. Selon lui, le processus de négociation locale devait permettre de répondre aux besoins des professionnelles. « Certains employeurs l’ont compris et démontrent une réelle volonté d’améliorer les conditions de travail de leurs professionnelles. Une entente a d’ailleurs été conclue au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. Malheureusement, d’autres employeurs maintiennent une attitude de fermeture face à ce processus de négociation et, dans certains cas, les discussions devront se faire devant un médiateur-arbitre afin de dénouer l’impasse. C’est, entre autres, le cas au Centre Notre-Dame de l’Enfant », de déclarer les représentantes syndicales. 
Pourtant, au dire même de l’Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), la négociation locale est une opportunité pour réduire les heures supplémentaires, pour favoriser la stabilisation en emploi et la conciliation famille-travail ainsi que le maintien et le développement des compétences.

Au centre des préoccupations : l’attraction et la rétention des professionnelles

La pénurie touchant les professionnelles en soins affecte grandement leurs conditions de travail. Depuis plusieurs années, l’attraction et la rétention de ces professionnelles sont difficiles dans la région de l’Estrie, surtout en périphérie, et cela est directement lié aux conditions de travail. « Les heures supplémentaires obligatoires et la surcharge de travail sont leur lot quotidien. Pour attirer une relève suffisante et la retenir dans le réseau, il faut la volonté de la part des employeurs de s’asseoir et d’identifier, ensemble, les meilleures pistes de solutions à mettre de l’avant », de poursuivre les porte-parole syndicaux. Il ne fait aucun doute qu’une réelle planification de la main-d’œuvre pourrait être un excellent point de départ. Les employeurs ne peuvent plus continuer à faire de la planification au jour le jour.

Une compétition malsaine

Pour les représentantes syndicales, il est incompréhensible de voir des employeurs s’entêter ainsi. Certains d’entre eux ne semblent pas réaliser que cette négociation est également dans leur intérêt. « Leur attitude va créer une distorsion entre les conditions de travail des différents établissements de la région de l’Estrie et, ainsi, une compétition dans le recrutement des professionnelles de leurs propres établissements », de conclure la vice- présidente de la FIQ.