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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Pour la FIQ, le ministre de la Santé encourage la création d’hôpitaux privés

Montréal, le 21 décembre 2007  —  Aujourd’hui, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, fait parvenir au ministère de la Santé et des Services sociaux ses commentaires sur le projet de règlement touchant les traitements médicaux spécialisés dispensés dans les centres médicaux spécialisés (CMS). Pour Lina Bonamie, présidente de la FIQ, Philippe Couillard, par ce règlement, encourage la création d’hôpitaux privés. « Il est très inquiétant de constater à quel point ce gouvernement utilise tous les moyens possibles afin de permettre une privatisation sournoise de notre système de santé public ».

Un gouvernement fidèle à son habitude

Pour la Fédération, le gouvernement du Québec est fidèle à son habitude et prend des décisions importantes, sans débats publics, et de surcroît, juste avant la période des fêtes. « Par ce règlement, le ministre de la Santé annonce une importante augmentation des chirurgies pouvant être effectuées dans le privé, soit en centres médicaux spécialisées (CMS) », de déclarer madame Bonamie. Pourtant, le ministre Couillard avait répété à l’époque que le projet de loi 33 n’aurait pas de conséquences puisque seulement trois chirurgies, soit la hanche, le genou et la cataracte, pouvaient être sous-traitées vers le privé. « Il est évident que la FIQ avait raison de s’inquiéter du fait que la liste des chirurgies envoyées en CSM puisse être modifiée par simple règlement ministériel », de poursuivre la présidente de la Fédération.

Le secteur privé légitimé

L’article 1 du règlement en cause stipule qu’ « à moins d’être dispensés dans le cadre de la mission d’un établissement, les traitements médicaux spécialisés devront l’être dans un centre médical spécialisé… ». Pour la FIQ, le libellé de cet article est très inquiétant puisqu’en sous-traitant des chirurgies vers le privé, on se trouve à modifier la mission de l’établissement. Par cet article, le recours au secteur privé n’est plus justifié dans un esprit de « complémentarité » afin de prêter main forte au secteur public en accueillant les surplus, comme l’assurait pourtant le ministre. « Le recours au secteur privé est désormais légitimé dans son rôle de substitut au secteur public. Pour la FIQ, ce revirement du ministre Couillard est tout à fait inacceptable », d’affirmer madame Bonamie. D’ailleurs, la Fédération souligne au passage l’entente signée entre l’hôpital du Sacré-Cœur et Rockland MD, une clinique privée, qui démontre clairement les risques de dérapages. « Le prix de chaque intervention qui sera effectuée dans la clinique privée a été fixé mais le gouvernement du Québec refuse de rendre publique l’analyse du prix d’une chirurgie dans le réseau public. C’est très étrange comme façon de faire », de poursuivre la présidente.

Le marché des médecins non participants

De plus, l’article 3 représente, pour la Fédération un des aspects les plus dangereux du règlement ministériel. Ainsi, en conformité avec l’article 1, l’article 3 octroie aux centres médicaux spécialisés composés exclusivement de médecins non participants le monopole de la chirurgie de la hanche, du genou et de toutes les autres chirurgies figurant à la liste présentée en annexe nécessitant plus de 24 heures d’hospitalisation. « Comment et en vertu de quoi le ministre Couillard peut-il justifier cette mesure? », de questionner madame Bonamie. Pour la FIQ, le seul motif que peut invoquer le ministre pour justifier cet article est d’assurer le développement d’un nouveau marché pour les médecins non participants. « Par conséquent, il s’agit ni plus ni moins que d’un incitatif visant à favoriser le désengagement des médecins spécialistes de la RAMQ ainsi que la mise en place de véritables centres hospitaliers totalement privés ».

En conclusion, ce projet de règlement, tout autant que la loi sur lequel il s’appuie, est totalement irrecevable et doit être tout simplement retiré. « Les décisions du ministre Couillard nous semblent davantage motivées par un biais idéologique aveugle et ce, au détriment de la population du Québec », de conclure la présidente de la FIQ.

Profil de la FIQ

Le 1er décembre 2006, la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) a adopté un nouveau nom soit, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec — FIQ. La FIQ représente 57 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires.