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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Les professionnelles en soins du CSSS Haut-Richelieu-Rouville refusent de faire plus longtemps les frais de la gestion inadéquate des ressources humaines

Saint-Jean-sur-Richelieu, le 24 novembre 2008  — Les professionnelles en soins du CSSS Haut-Richelieu-Rouville pressent leur employeur de mettre en place des mesures qui agiront sur leur charge de travail avant qu’il ne soit trop tard.  Pour ces professionnelles, l’augmentation continuelle de leur fardeau de tâche et le recours abusif aux heures supplémentaires ne peuvent plus faire partie de leur réalité quotidienne. La gestion inadéquate des ressources humaines a assez duré et elles refusent d’en faire les frais plus longtemps.

Pour Sylvie Jovin, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de santé du Haut-Richelieu-Rouville, la situation n’est plus soutenable et les conséquences sont nombreuses. « Les professionnelles en soins quittent notre CSSS au profit des agences de placement privées. De plus, celles qui choisissent de continuer d’exercer leur profession dans le réseau public sont maintenues dans des postes précaires, sur la liste de disponibilité. Comment notre employeur peut-il croire pouvoir attirer et retenir des professionnelles en soins de cette façon? », questionne madame Jovin.

Une attitude qui va à l’encontre du plan d’action de l’Agence de la santé

Le vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, Daniel Gilbert, est stupéfait devant une telle approche. « Tous les acteurs du réseau de la santé s’entendent pour dire que, dans le contexte de pénurie actuel, il est nécessaire de poser des gestes concrets afin d’agir sur l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre. Les objectifs visés par le plan d’action de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie sont clairs : on doit diminuer le recours aux heures supplémentaires et limiter au maximum l’embauche de personnel provenant des agences privées. Pourquoi l’employeur du CSSS Haut-Richelieu-Rouville s’entête à aller à l’encontre de ces objectifs? L’inertie de cet employeur est particulière », de poursuivre monsieur Gilbert.

Une solution? Offrir un minimum d’heures de travail dans des conditions décentes

Pour les porte-parole syndicaux, les discussions avec l’employeur sur les différentes pistes de solution sont difficiles. En effet, les propositions de l’employeur sont axées sur la flexibilité des professionnelles au détriment de la stabilisation des équipes de base. « Le rehaussement des équipes et la stabilité de leur composition sont la seule façon de garantir la qualité des soins à nos patient-e-s ». De plus, les représentants syndicaux s’expliquent mal que le processus de titularisation soit malmené par l’employeur. Ce processus est inclus dans le décret tenant lieu de convention collective imposée par le gouvernement du Québec en 2005. « La titularisation vise à ce que toutes les professionnelles en soins soient détentrices d’un poste qui comporte un minimum de 8 jours de travail par 28 jours. En termes clairs, c’est de garantir aux professionnelles à temps partiel 2 jours de travail par semaine. Le problème est que l’employeur veut décider unilatéralement quand, comment et où ces professionnelles feraient ces 8 jours de travail. Ainsi une professionnelle en soins pourrait être obligée, par exemple, de travailler avec des équipes de travail différentes et sur des quarts différents à chacune de ses 8 journées de travail. L’employeur se prive d’un réel levier concernant la qualité des soins en ne favorisant pas la stabilisation des équipes et la valorisation des expertises professionnelles en soins en bâclant ainsi le processus », de poursuivre les porte-parole.

Les professionnelles passent à l’action

Dans le cadre de leur dernière assemblée générale, les professionnelles en soins ont adopté un plan d’action afin de faire pression sur leur employeur. Elles réclament de leur employeur qu’il accélère le pas dans le processus de titularisation. Une lettre cosignée par les dirigeants syndicaux a déjà été envoyée à la directrice générale par intérim, madame Christine Duval. À compter d’aujourd’hui, les professionnelles porteront un autocollant où on y retrouve le slogan : « Pour la qualité des soins, des postes de qualité ». De plus, les représentants syndicaux se présenteront au Conseil d’administration du CSSS demain, le 25 novembre.

Le Syndicat des professionnelles en soins de santé du Haut-Richelieu-Rouville représente près de 1200 professionnelles et est affilié à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec — FIQ. La FIQ représente 57 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires oeuvrant partout au Québec.