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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Consultations prébudgétaires : le SISP donne l’heure juste à la ministre des Finances Monique Jérôme-Forget

Montréal, le 19 février 2009  –   Dans le cadre des consultations prébudgétaires, les représentantes et les représentants du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) ont eu droit à une oreille attentive de la part de la ministre des Finances Monique Jérôme-Forget ce matin à Montréal. Réjean Parent (CSQ), Lucie Martineau (SFPQ), Dominique Verreault (APTS), Lina Bonamie (FIQ) et Gilles Dusseault (SPGQ) se sont dits satisfaits de leur rencontre avec la ministre qui a fait preuve d’ouverture en appuyant la volonté syndicale à l’effet que l’État est un joueur prépondérant dans le contexte économique actuel. Les chefs syndicaux ont répété haut et fort leur message à l’effet que le gouvernement Charest ne devait pas utiliser la crise comme un prétexte pour réduire encore plus son rôle dans l’économie québécoise.

« L’idéologie néolibérale du laissez-faire économique et de la non-intervention de l’État, à laquelle a succombé la grande majorité des gouvernements au cours des dernières décennies, est justement grandement responsable du chaos économique dans lequel se retrouve actuellement la planète. C’est clair qu’on ne peut pas laisser l’économie se réguler elle-même, comme certains ont voulu nous le faire croire, et le gouvernement du Québec doit absolument revenir à une approche plus interventionniste dans l’économie québécoise », soutient la porte-parole du SISP, Mme Lucie Martineau.

Un secteur privé trop ébranlé pour agir

Mme Martineau précise que le gouvernement du Québec doit d’autant plus intervenir énergiquement pour soutenir l’économie qu’il est évident que le secteur privé en est incapable.

« Les mauvaises nouvelles qui s’accumulent presque chaque jour confirment que la relance économique ne viendra pas du secteur privé. Cette responsabilité relève plutôt des gouvernements, comme l’a compris le nouveau président américain, Barack Obama, et comme doit en convenir le premier ministre Jean Charest ici au Québec », plaide la porte-parole du SISP.

Les mesures proposées

Les leaders syndicaux du plus important regroupement de travailleuses et de travailleurs du secteur public au Québec soutiennent que le prochain budget du gouvernement Charest doit donc prévoir des mesures pour soutenir et réorienter l’économie, pour soutenir les personnes affectées par la crise et pour poursuivre le développement des services publics et des programmes sociaux.

« Québec doit concrétiser rapidement les investissements annoncés dans son Plan des infrastructures, et ceux prévus dans le Plan d’action du gouvernement fédéral. Il faut également saisir l’occasion pour engager l’économie du Québec dans un véritable virage vert prévoyant des interventions structurantes à différents niveaux », explique la porte-parole du SISP, Mme Lucie Martineau.

Développement des services publics et des programmes sociaux

Plus précisément, le soutien aux personnes affectées par la crise passe, entre autres, par l’intensification de la formation. Pour ce qui est du développement des services publics et des programmes sociaux, le SISP suggère, dans un premier temps,que l’on mette fin à la politique de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui part pour la retraite et une augmentation globale des enveloppes d’effectifs autorisées de 5 000 postes équivalents temps complet (ouvriers, fonctionnaires et professionnels).

« Les ministères et organismes souffrent d’un manque flagrant de ressources pour accomplir leurs missions. Les graves conséquences de ce sous‑financement des services publics, notamment ceux d’inspection, sont de plus en plus visibles du grand public avec l’écroulement de viaducs, de stationnements et de problèmes environnementaux comme les algues bleues. Ce réinvestissement nécessaire peut se faire, entre autres, en rapatriant les sommes actuellement allouées en sous-traitance, puisqu’il est prouvé que ces services sont plus coûteux pour le gouvernement. En santé et services sociaux, il faut rattraper la moyenne canadienne en termes de dépenses publiques de santé par habitant, soit une majoration de dépenses de 2 milliards. Alors qu’en éducation, la simple mise à jour du système nécessite des investissements de 1,5 milliard de dollars », soutient Mme Lucie Martineau.

Un gouvernement qui a la capacité financière pour agir

La porte-parole du SISP se dit convaincue que le gouvernement du Québec a la capacité financière pour mettre de l’avant les mesures demandées.

« Les dépenses en santé et en éducation du gouvernement s’élèvent présentement à près de 40 milliards par an. En supposant des coûts de système de 2,5 % par an, il faudrait majorer de 1,75 % de plus par an le rythme d’accroissement des budgets, soit 4,25 % au total, pour atteindre en cinq ans la cible d’un redressement de 4 milliards de dollars, ce qui est très accessible », commente Mme Martineau.

Non aux hausses de tarifs

D’autre part, les organisations syndicales du SISP dénoncent le fait que Jean Charest a confirmé qu’il n’interviendrait pas auprès des sociétés d’État pour empêcher d’éventuelles hausses de tarifs pour la population.

« Qu’il le veuille ou non, M. Charest devra intervenir sinon son gouvernement et lui devront assumer la responsabilité de faire peser un fardeau supplémentaire sur les épaules des personnes déjà fragilisées par la crise, avec toutes les conséquences que cela entraînera pour elles et leurs familles », met en garde Mme Martineau.

Un gouvernement interventionniste ou complice?

En terminant, la porte-parole du SISP mentionne que le choix qui se présente au gouvernement Charest pour son prochain budget est clair : ou bien il augmente les investissements publics dans l’économie pour réduire les impacts de la crise, ou bien il les réduit et se fait lui-même le complice d’une aggravation de la crise au Québec.

Profil du SISP

Le SISP regroupe 300 000 membres, issus de cinq organisations syndicales (CSQ, FIQ, SFPQ, APTS et SPGQ), dont plus de 262 000 proviennent des secteurs public, parapublic et péripublic. La CSQ représente près de 170 000 membres, dont plus de 100 000 œuvrent au sein des secteurs de l’éducation et de la santé. La FIQ regroupe 57 000 membres du secteur de la santé. Le SFPQ représente 43 000 membres, dont 40 000 sont issus de la fonction publique québécoise. Quant à l’APTS, elle représente 26 000 travailleuses et travailleurs occupant des postes professionnels ou techniques au sein du réseau public de la santé et des services sociaux. Pour sa part, le SPGQ regroupe près de 20 000 personnes de la fonction publique, des sociétés d’État, des réseaux de l’éducation et de la santé du Québec.