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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Délégation FIQ à la Commission de la Condition de la femme de l’ONU

Délégation FIQ à la Commission de la Condition de la femme de l'ONU
Michèle Boisclair, 1re vice-présidente, responsable du secteur Condition féminine, Martine Éloy et Florence Thomas, conseillères au secteur Condition féminine, Régine Laurent, présidente

New York, 5 mars 2010 — En ce vendredi matin ensoleillé dans une salle bondée de l’édifice de l’Armée du Salut, un événement organisé par la Coalition contre le trafic des femmes a réveillé les consciences qui, par mégarde, auraient pu s’assoupir. C’est presque avec la nausée que la délégation de la FIQ a assisté aux témoignages de militant-e-s qui dénoncent et luttent contre l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants dans les pays en situation de conflits.

Parmi les panélistes, Jimmie Briggs, qui a couvert de nombreux pays en conflits comme journaliste indépendant, a décrit la situation au Congo. Un demi-million d’enfants et de femmes a été victime d’agressions sexuelles dans ce pays dans les dernières années. Ces agressions parfois sauvages et perpétrées par les militaires ont des conséquences dévastatrices sur les victimes. Celles-ci sont violées avec des objets entrainant des blessures invalidantes comme des fistules vagino-anales qu’elles devront supporter jusqu’à la fin de leur vie. En plus d’être enlevées et de tomber enceintes, elles seront ostracisées par leur communauté et traumatisées à jamais. Dans un contexte de corruption où le crime organisé a le contrôle sur les ressources naturelles du pays et où le viol est considéré comme une stratégie efficace, le trafic sexuel des femmes et des enfants fait partie de l’économie locale et se joue en toute impunité sans intervention des autorités.

En Irak, la situation n’est guère mieux. Yanar Mohamed, présidente de l’organisation des femmes libres en Irak, se bat contre la loi du silence. Depuis 2003, avec l’aide de femmes qui ont été kidnappées, elle tente de dénoncer le trafic sexuel des femmes irakiennes et a mis en place un programme afin de venir en aide aux victimes. En effet, la guerre en Irak et les sanctions économiques que le pays a subies par la suite ont entraîné un appauvrissement marqué de la population. Pour arriver à survivre, certaines familles ont été contraintes de vendre les femmes et les fillettes. Le gouvernement irakien nie totalement la situation malgré des preuves qui ont révélé la mise en place d’un réseau de prostitution à l’usage des touristes avec l’ascendant de certaines autorités irakiennes.

L’absence de sanctions contre ces crimes au niveau national ou international ainsi que la difficulté pour l’ONU de faire appliquer les résolutions condamnant le trafic et les violences sexuelles ne peuvent plus être tolérées. C’est un appel à l’aide que nous lançaient les panélistes dont certaines ont subi des représailles et sont actuellement menacées.

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