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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

« À chaque événement à survenir dans le réseau public de santé, le ministre de la Santé donne des justifications aussi pathétiques

Montréal, le 11 mars 2010  –  
Pour la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, Régine Laurent, la crise que vit le réseau de la santé et le mépris du gouvernement envers les professionnelles en soins dépassent l’entendement. « Au cours des dernières semaines, les dénonciations des ratés du système de santé fusent de toutes parts. Les professionnelles en soins sont épuisées, les urgences débordent, les délais d’attente s’allongent et des décès tragiques se produisent. À chaque événement à survenir dans le réseau public de santé, le ministre Yves Bolduc donne des justifications aussi pathétiques qu’irresponsables. Notre système de santé fonctionne mal parce que ce gouvernement a fait et continue de faire les mauvais choix. Il peut bien évoquer des décisions prises il y a mathusalem, les vents défavorables ou même l’enlignement des planètes s’il le veut, mais cela ne changera rien au fait qu’il est responsable de la crise que nous vivons présentement ».

Un grand problème : la pénurie

Au cours de ces mêmes dernières semaines, tous les intervenants de la santé, y compris le ministre Yves Bolduc, s’entendent sur une chose, la pénurie de professionnelles en soins est un grand problème. « Il y a longtemps que la Fédération fait état de la situation lamentable des conditions de travail des professionnelles en soins. Il y a longtemps que la Fédération réclame au ministère de la Santé des correctifs nécessaires, faute de quoi, la situation deviendrait critique. Tout le monde sait que la pénurie de professionnelles limite sérieusement toutes possibilités d’améliorer l’accessibilité et la qualité des soins. D’ici 3 ans, 15 000 infirmières sont admissibles à la retraite. Si le gouvernement ne fait rien pour améliorer les conditions de travail des professionnelles en soins, il verra que les 4000 infirmières mises à la retraite par le Parti Québécois en 1997, ce n’est rien à côté du mur que l’on va frapper », de poursuivre la présidente.

La mascarade de la négociation

Pour la Fédération, la mascarade à laquelle assiste présentement le comité de négociation de la FIQ avec le Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) ajoute l’insulte à l’injure. Pour la Fédération, le levier pour se sortir de cette pénurie réside dans l’amélioration des conditions de travail et c’est à la table de négociation sectorielle que les solutions doivent être trouvées. « Le ministre de la Santé tente de minimiser les ratés tout en réclamant 5 années supplémentaires pour régler les problèmes. Pendant ce temps, ses représentants à la table de négociation tentent de récupérer dans les conditions de travail des professionnelles. Au lieu de s’attaquer aux enjeux centraux de la pénurie, d’échanger sur de vraies solutions qui agiront réellement sur l’attraction et la rétention des professionnelles en soins, la partie patronale persiste à vouloir presser le peu de jus qu’il reste », de soutenir madame Laurent.

Les professionnelles en soins, fidèles du réseau de la santé publique ne veulent plus payer de leur santé. Elles ont assez donné et ne peuvent plus continuer à être méprisées par le gouvernement. « Si le tir n’est pas corrigé rapidement, particulièrement à la table de négociation sectorielle, le gouvernement trouvera sur son chemin 58 000 professionnelles en soins fortes, unies et solidaires parce qu’elles n’ont plus grand-chose à perdre », de poursuivre la présidente.

Les solutions?

La Fédération a déposé en octobre dernier bon nombre de solutions. Entre autres, sa proposition sur l’aménagement du temps de travail qui consiste en ce que chaque professionnelle ait un poste à temps complet sur quatre jours par semaine. « Le réseau de la santé ne peut plus se permettre avec la pénurie que l’on connait, d’avoir près de la moitié des professionnelles en soins détenir des postes à temps partiel et travailler que deux jours par semaine. Le virage essentiel que nous proposons au gouvernement offre un moyen d’agir sur la pénurie de main-d’œuvre et sur la charge de travail. Cette proposition améliorera les conditions d’exercice et nous faisons le pari que cela attirera des jeunes dans les professions en soins, retiendra les plus expérimentées et ramènera dans le réseau public les professionnelles qui travaillent pour les entreprises privées de placement. Par le fait même, cela assurera la qualité des services offerts à la population et protègera le système de santé publique », de conclure, madame Laurent

À propos de la FIQ

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente 58 000 membres soit, la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois.