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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

La FIQ et le SPS-FIQ dénoncent la planification déficiente de l’établissement qui continue de balancer des fortunes dans le privé

Montréal, le 25 mars 2010  –  La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ et le Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CSSS Cœur-de-l’Île – FIQ ont organisé aujourd’hui un rassemblement devant le CSSS afin de dénoncer à nouveau le manque de vision du CSSS Cœur-de-L’Île qui fait massivement appel aux services d’entreprises privées de placement en soins et qui vient tout juste de signer avec ces dernières des contrats totalisant une valeur de 21 millions de dollars.

« On se rappellera que les déléguées de la FIQ avaient participé, le 30 septembre dernier devant l’Hôpital Jean-Talon, à une manifestation décriant le recours abusif aux entreprises privées de placement en soins. Depuis, aucun geste concret n’a été posé par l’employeur pour alléger le fardeau pesant sur le dos des professionnelles en soins. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, la direction du CSSS Cœur-de-L’Île continue de pratiquer une gestion arbitraire, en recourant à outrance aux entreprises privées, plutôt que de s’adonner à un sérieux exercice de planification et de consolidation des postes. Si, il y a cinq ans, celle-ci s’était donnée comme mandat de stabiliser les équipes et d’adopter des mesures structurantes permettant une organisation du travail efficace, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Résultat d’une pure négligence de l’employeur et de l’inertie gouvernementale, nous nous retrouvons aujourd’hui avec des professionnelles épuisées, contraintes à effectuer malgré elles des heures supplémentaires et forcées de pratiquer dans un environnement mal structuré et instable », de déclarer Ginette Bédard, présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CSSS Cœur-de-l’Île – FIQ.

Les sommes faramineuses allouées par le CSSS Cœur-de-L’Île aux entreprises privées de placement en soins dépassent l’entendement. Le CSSS vient de signer des contrats avec ces dernières pour une valeur totalisant 21 millions de dollars. La FIQ entend bien utiliser tous les moyens juridiques en son pouvoir pour contester la validité de ces contrats. En 2008-2009, le recours à du personnel provenant d’entreprises privées a engendré pour l’établissement des dépenses de plus de 8 millions de dollars. Pour 2009-2010, c’est déjà plus de 6 millions de dollars qui ont été dépensés à ce jour et, à s’en fier aux projections, c’est près de 10 millions de dollars au total qu’il en coûtera au réseau public et à ses contribuables cette année.

« Cette situation démontre clairement le manque de vision de la direction du CSSS et de tous les employeurs ayant recours au personnel d’entreprises privées. C’est insensé de croire que des entreprises de placement puissent réellement faire partie prenante de la solution, alors qu’elles ne sont là que pour empocher des bénéfices, et ce, au péril même de la qualité et de la sécurité des soins. Cessons de marchander les soins de la sorte! », de s’exclamer Daniel Gilbert, vice-président de la FIQ.

Pour la Fédération, le ministre de la Santé, M. Bolduc, ne peut plus faire la sourde oreille aux besoins criants du réseau de la santé public. « Le ministre Bolduc doit démontrer sa volonté réelle de mettre fin à l’utilisation du personnel d’entreprises privées et intervenir pour rappeler les employeurs à l’ordre. Les infirmières, les infirmières auxiliaires, les inhalothérapeutes et les perfusionnistes membres de la FIQ proposent au gouvernement un projet d’aménagement du temps de travail permettant d’agir directement sur l’attraction et la rétention du personnel infirmier et cardiorespiratoire en plus d’améliorer la qualité des services offerts à la population québécoise. Les usagers du système de santé public méritent de côtoyer des professionnelles en nombre suffisant, en santé et motivées », de conclure monsieur Gilbert.

À propos de la FIQ

La FIQ représente 58 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements de santé publics québécois.