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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

La FIQ s’inquiète du sort réservé aux aînés ayant besoin d’hébergement

Montréal, le 23 avril 2010  –  
La Fédération interprofessionnelle de la santé – FIQ s’inquiète vivement du sort réservé aux personnes âgées ayant besoin d’hébergement dans la région montréalaise. La Presse rapporte en effet, dans son édition du 22 avril 2010, que l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal conclut des contrats avec des résidences privées non certifiées afin d’y héberger une partie de sa clientèle, esquivant ainsi la Loi sur les services de santé et les services sociaux, laquelle oblige les résidences pour personnes âgées à obtenir et à conserver un certificat de conformité à différents critères sociosanitaires, notamment en matière de santé et de sécurité.

72 % des places actuellement achetées par l’Agence seraient situées dans des résidences non certifiées, bien que la loi soit claire à ce sujet et que le programme de certification des résidences privées pour aînés aurait dû être complété depuis février 2009. « Le processus de certification piétine » de dire madame Michèle Boisclair, vice-présidente de la FIQ, alors qu’à ce jour, seulement 53 % des résidences privées de Montréal auraient obtenu leur certificat. Cette lenteur dans le processus s’explique notamment par la réticence des propriétaires à assumer les coûts reliés aux investissements nécessaires afin de se conformer à la réglementation municipale en matière de sécurité incendie. « Sachant qu’il revient à l’Agence d’émettre les certificats de conformité des résidences, il y a matière à inquiétude. Il est désolant de constater que l’offre de services du ministère de la Santé en matière d’hébergement pour les personnes âgées se fait de façon si improvisée et avec aussi peu d’égard au bien-être des personnes âgées. » de faire valoir Michèle Boisclair.

En manquant à ses obligations de la sorte, en augmentant jusqu’à 3,5 heures de soins le seuil de perte d’autonomie requis pour avoir accès à un CHSLD et en dirigeant les personnes en deçà de ce seuil vers d’autres types de ressources appartenant essentiellement au secteur privé, le ministère de la Santé s’expose à des risques de dérive bien réels. « Nous avons là l’illustration que le souci premier du gouvernement s’inscrit dans une quête de rentabilité, en assurant le profit des entrepreneurs et en concluant à tout prix des contrats avec eux. Est-ce que voir à la sécurité des aînés et leur fournir un lieu d’hébergement de qualité a été relégué au second plan, sur l’échelle des priorités, derrière la quête de profits? » de questionner madame Boisclair.

Pour la FIQ, il est urgent de renverser la vapeur en développant le nombre de places disponibles dans le réseau public, plutôt que de miser sur des ressources qui n’ont apparemment aucun scrupule à négliger la sécurité des personnes qui y résident. « C’est la seule voie viable, si l’Agence ne veut pas continuer de s’enfoncer dans un bourbier duquel elle ne pourra plus se sortir » de conclure Madame Boisclair.

À propos de la FIQ

La FIQ représente 58 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements de santé publics québécois.