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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Le militantisme des membres et les sorties publiques de la FIQ dérangent

En ce mois de mai 2010, je tiens à souhaiter à toutes les professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires un excellent Mois Santé. Alors que ce devrait être un moment de célébrations et de reconnaissance du travail remarquable qu’accomplissent chaque jour des milliers de professionnelles en soins dévouées, le voilà entaché par l’attitude du gouvernement à leur égard.

Malgré cela, la ténacité des professionnelles en soins est loin d’être ébranlée. Aux quatre coins du Québec, la multiplication des sorties publiques de la Fédération commence à porter ses fruits.

Les nombreuses vigies qui sont tenues effritent toujours un peu plus la confiance de ceux et celles qui s’attendaient à ce que les professionnelles en soins tendent la joue à chacun de leurs coups. Chaque lettre aux lecteurs qui est rédigée, chaque entrevue qui est réalisée, chaque article qui est publié, chaque témoignage sur les réseaux sociaux : toutes ces interventions dérangent.

Il faut en être fières : l’abandon de la plupart des mesures de récupération demandées par les adversaires patronaux et gouvernementaux ne peut qu’être attribué à l’engagement et à la mobilisation des membres de la FIQ. Oui, le gouvernement a reculé pour la seule et unique raison que les membres se sont mobilisées.

Jamais, dans l’histoire du Québec, un gouvernement n’a été aussi impopulaire que celui de Jean Charest. Jamais un gouvernement n’a eu à traverser une telle crise de légitimité.

Ainsi, la mobilisation est devenue la marque de commerce des membres de la Fédération. Cette mobilisation contribue à affirmer sur la place publique l’identité, la fierté, le militantisme et, surtout, la détermination des professionnelles en soins.

Au début du mois d’avril, au lendemain du budget Bachand, un sondage a été effectué auprès de la population du Québec afin de mesurer sa perception des professionnelles en soins et de leurs revendications. Les résultats ont notamment permis de constater la cote d’amour élevée du public envers les professionnelles en soins et son appui envers leurs demandes. En voici les grandes lignes :

  • 87 % de la population estime que, dans le cadre des négociations actuelles, la Fédération défend non seulement l’intérêt de ses membres, mais également l’intérêt du public;
  • 83 % des Québécois-es croient que l’amélioration des conditions de travail est susceptible d’améliorer le système de santé;
  • 80 % de la population se dit favorable à la proposition de la FIQ de revoir l’aménagement du travail de la façon suivante : transformer tous les postes à temps partiel en postes à temps plein et faire en sorte que l’horaire temps plein passe d’une semaine de 5 jours à une semaine de 4 jours, avec des journées de travail un peu plus longues;
  • Plus de trois personnes sur quatre sont d’avis que le gouvernement Charest n’accorde pas suffisamment d’importance aux solutions mises de l’avant par la FIQ;
  • Seulement 30 % des répondant-e-s appuient le recours aux entreprises privées de placement en soins par les établissements du réseau public.

Renforcer le réseau public de santé, c’est là tout l’enjeu de la négociation actuelle. La négociation 2010 est donc devenue une bataille idéologique sur l’avenir des professionnelles en soins et du système de santé public que la société québécoise s’est donnée. Les professionnelles en soins sont les actrices principales de cette lutte qui met en jeu des valeurs plutôt qu’uniquement des dispositions de convention collective, et la population du Québec leur donne son appui.

J’ai foi en cette cause. J’ai foi en la détermination des membres de la FIQ. J’ai foi en leur capacité de forcer la main du gouvernement pour qu’il effectue un virage obligé : celui du renforcement du système public de santé, celui de la reconnaissance du travail des professionnelles en soins.