fbpx

FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Les syndicats du CSSS Jeanne-Mance dénoncent la mauvaise gestion de la direction

Montréal, le 7 septembre 2011  —  L’Alliance interprofessionnelle de Montréal (AIM-FIQ) et le Syndicat des travailleurs et travailleuses du CSSS Jeanne-Mance (STT-CSN) manifestent aujourd’hui devant le Centre d’hébergement Armand-Lavergne à Montréal pour dénoncer les mauvais choix de gestion effectués par la direction, depuis la fermeture du Centre d’hébergement Jacques-Viger, qui ont des répercussions importantes sur la qualité des soins et des services offerts à la population.

« Il semblait si urgent en 2007 de fermer le Centre d’hébergement Jacques-Viger, jugé vétuste, dangereux et trop onéreux à entretenir ou à rénover, alors qu’il est demeuré en fonction pour 27 lits de l’Unité de réadaptation fonctionnelle intensive (URFI) et de l’Hôpital de jour parce qu’on ne savait pas où héberger les patients. Des sommes astronomiques, 500 000 $ par année, ont été dépensées pour l’entretien de ce bâtiment qu’il était si urgent de fermer », dénonce Chantal Tancrède, présidente de l’AIM.

Ainsi, le CSSS Jeanne-Mance a continué d’administrer sans tenir compte de la réduction de budget consécutif à la fermeture de ces lits qui ne manquerait pas de suivre. C’est ainsi que l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal a ponctionné 16,5 M $ au budget du CSSS en 2009. S’en est suivi pour l’année 2009-2010 un déficit estimé de 7,5 M $. Le plan de redressement budgétaire adopté par le Conseil d’administration du CSSS prévoyait une récupération de cette somme d’ici 2012. Pour ce faire, les résidents et les salariées du CSSS ont dû composer avec de multiples réorganisations de travail en centre d’hébergement et des coupures de services dans les CLSC.

La chasse aux coûts humains

« L’arrêt des ponctions veineuses à domicile entraîne des coûts supplémentaires et des déplacements chez une clientèle déjà très défavorisée. De plus, l’arrêt des accompagnements à des rendez-vous médicaux, à l’épicerie ou à la pharmacie, une économie de seulement 5 000 $ par année, aura des effets préjudiciables sur la santé et la qualité de vie de toute cette population. Combien de personnes se présenteront à l’hôpital pour une dégradation de leur état de santé? Où est la prévention? », critique madame Tancrède.

Le CLSC des Faubourgs a quant à lui vu les services de sa cuisine communautaire passer de 7 à 5 jours par semaine. Cette cuisine favorise un repas équilibré à une clientèle ayant des problèmes de santé. « Là aussi, la prévention et l’humanité en prennent un bon coup! », ajoute madame Tancrède.

Plusieurs résidents ont également subi des transferts en plus de tous les changements au sein des équipes de soins causés par les multiples réorganisations. Et voilà que ça recommence. On vient enfin de décider où seront transférés l’URFI et l’Hôpital de jour en janvier 2012 : au Centre d’hébergement du Manoir-de-l’Âge-d’Or du CSSS Jeanne-Mance.

« On assistera à un ballet de transferts de résidents du Manoir-de-l’Âge-d’Or et du Centre d’hébergement Jean-De La Lande. Des résidents n’appartenant pas au territoire de Jeanne-Mance seront transférés vers leur CSSS et ainsi de suite. Voyez-vous l’effet domino qui s’en suivra? Ces noms sur des listes ne sont pas des boîtes, ce sont des humains, des gens âgés qui subiront ces transferts et devront se réhabituer à un nouveau milieu de vie et à d’autres visages », déplore Suzanne Maurais, présidente locale de l’AIM–FIQ au CSSS Jeanne-Mance.

« Des rapports récents et des enquêtes auprès du personnel démontrent que les impacts des compressions et des cibles budgétaires imposées au CSSS Jeanne-Mance continuent de détériorer les services. En hébergement, les notions de milieu de vie et de qualité de vie ont totalement disparu pour laisser place à cette course contre la montre que les employés ont de plus en plus de difficultés à supporter. Quant aux missions CLSC, les intervenants nous parlent de changements de personnel incessants auprès des usagers et de leur malaise à ne plus pouvoir répondre aux besoins des plus mal-pris parce qu’ils n’ont plus le temps ni les moyens », explique Gilbert Binette, président du STTCSSS Jeanne-Mance (CSN) qui représente 2 100 employés.

« Il y a eu plusieurs tergiversations et divers scénarios pour le transfert de l’URFI et de l’Hôpital de jour à Montréal et près de cinq ans plus tard, on revient au CSSS Jeanne-Mance. Pourquoi n’y a-t-on pas pensé en 2007 lors de la fermeture urgente du Centre d’hébergement Jacques-Viger? Comment peut-on expliquer cette gestion? Lorsqu’on lit dans le rapport de gestion 2011-2012 du CSSS que : « L’amélioration de la santé de la population, comme le bien-être et la sécurité des résidents hébergés dans nos centres demeurent au cœur de nos choix », cela suscite beaucoup d’interrogations », conclut madame Tancrède.

À propos de l’AIM

L’Alliance interprofessionnelle de Montréal (AIM-FIQ) représente près de 6 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires et est affiliée à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ. La FIQ compte près de 60 000 membres.