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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Les groupes sociaux se mobilisent en appui au mouvement étudiant

Montréal, le 13 avril 2012  —  Les groupes sociaux seront présents ce samedi 14 avril à la manifestation populaire organisée par la CLASSE pour souligner les 9 ans au pouvoir des libéraux et répondre à l’appel du mouvement étudiant d’élargir la mobilisation sociale. La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics qui regroupe près de 140 organisations communautaires, syndicales, féministes et étudiantes, veut réaffirmer son appui aux étudiant-e-s en grève, mais aussi rappeler au gouvernement que la Coalition rejette ses politiques de privatisation et de tarification des services publics.

 « Les étudiantes et les étudiants ont raison d’appeler à un printemps québécois et d’espérer que le mouvement s’enracine. La hausse des frais de scolarité est un autre exemple de la volonté du gouvernement Charest de s’en prendre à l’universalité de nos services publics. Opter pour la tarification, c’est refiler la facture à la classe moyenne et aux ménages à plus faible revenu tout en épargnant les contribuables à plus haut revenu et les grandes entreprises qui ne paient justement pas leur juste part dans le financement des services publics », dénonce Régine Laurent, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ. La porte-parole rappelle du même coup que le gouvernement a lui-même créé en bonne partie le déficit que ces mesures visent à effacer en diminuant les impôts des plus riches et des compagnies depuis dix ans.

Pierre-Philippe Lefevbre, porte-parole de la Coalition des Tables régionales d’organismes communautaires (CTROC) souligne que « ce qui est en jeu derrière la hausse de 1625 $ par année des droits de scolarité, c’est une conception de l’éducation à laquelle nous nous opposons complètement. L’éducation n’est pas une marchandise dont la valeur dépend du prix payé par les étudiantes et par les étudiants. L’éducation, c’est un droit que le gouvernement s’est lui-même engagé à respecter en ratifiant, en 1976, le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels ».

Les groupes sociaux seront donc avec le mouvement étudiant le 14 avril pour dire au premier ministre Jean Charest et à la ministre de l’Éducation Line Beauchamp que non seulement ils doivent reculer sur la hausse des frais de scolarité, mais également pour rappeler que le gouvernement doit redistribuer la richesse et mettre en oeuvre les alternatives fiscales que la Coalition propose depuis plus de deux ans pour renflouer les coffres de l’État en lieu et place de son plan d’austérité et de mesures régressives comme la hausse des frais de scolarité, de la taxe santé et de la hausse envisagée des tarifs d’hydroélectricité.

Les groupes sociaux se rassembleront à 13 h au coin des rues Mont-Royal et de l’Esplanade. Des porte-paroles seront disponibles pour entrevue.

Des groupes sociaux membres de la Coalition participent également à la manifestation populaire organisée au même moment à Rimouski.

La Coalition prépare par ailleurs une mobilisation unitaire à l’occasion du Conseil général du Parti libéral qui aura lieu les 4, 5 et 6 mai prochain.

 

Complément d’information

Alternatives fiscales et économies potentielles

Tableau tiré du dépliant Le gouvernement nous a-t-il entendus? Qu’est-il advenu de nos alternatives fiscales…, produit par la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services, automne 2011

A- RÉINSTAURER LA PROGRESSIVITÉ DE L’IMPÔT DES PARTICULIERS
Alternatives fiscales et mesures proposÉes Argent récupéré
(par année)
1 Ajouter un palier d’imposition* 950 millions $
2 Établir 10 paliers d’impositions différents 1,3 milliard $
3 Abolir le crédit d’impôt sur les gains en capital des particuliers * 567 millions $
4 Diminuer le plafond des REER* 300 millions $
5 Moduler les taxes à la consommation en fonction des biens achetés* 745 millions $
B- RÉTABLIR UN ÉQUILIBRE ENTRE LES IMPÔTS DES PARTICULIERS ET LES IMPÔTS DES ENTREPRISES
6 Revoir les mesures fiscales destinées aux entreprises 1,4 milliard $
7 Augmenter les redevances sur les ressources naturelles exemple de l’industrie minière* 300 millions $
8 Rétablir la taxe sur le capital pour les entreprises financières 800 millions $
9 Modifier les contrats secrets d’Hydro-Québec 467 millions $
C- LUTTER CONTRE LA FRAUDE
10 Lutter contre l’évitement fiscal* 500 millions $
11 Lutter contre l’évasion fiscale* 300 millions $
12 Lutter contre la corruption dans l’attribution des contrats gouvernementaux * 600 millions $
D- CESSER D’EMBAUCHER DES COMPAGNIES PRIVÉES DANS CERTAINS SERVICES PUBLICS
13 Cesser de recourir aux PPP dans la construction d’infrastructures publiques*
14 Cesser de recourir aux agences de placement dans les institutions publiques de santé 56 millions $
15 Cesser de recourir aux cliniques médicales spécialisées 15 % à 30 % d’économie
E- RÉFORMER LA POLITIQUE DU MÉDICAMENT
16 Adopter des mesures de contrôle du coût des médicaments* 1 milliard $
17 Abolir la règle de protection des brevets (règle de 15 ans) 300 millions $
  TOTAL PROJETÉ** Environ 9 milliards par année

 

* Les mesures marquées d’un astérisque ont été débattues et adoptées par la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation. Les autres mesures sont rapportées afin de soutenir l’élargissement du débat sur les choix fiscaux qui pourraient être faits. Par manque de temps ou à cause de divergences d’opinion, elles n’ont pas encore été discutées ou n’ont pas pu être adoptées par l’ensemble de la Coalition.

** Les montants présentés dans ce tableau ont tous été estimés de façon conservatrice. De plus, puisque la deuxième proposition inclut la première, le montant de 950 millions $ n’a pas été considéré dans le total.