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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

« Le pire des scénarios se concrétise et les effets seront tragiques pour la démocratie québécoise » – Régine Laurent, présidente de la FIQ

Montréal, le 19 mai 2012 – La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ dénonce vivement l’abus de pouvoir dont faire preuve le gouvernement de Jean Charest pour régler le conflit étudiant. « L’adoption d’une loi spéciale est définitivement le pire des scénarios qui se concrétise. C’est révoltant de voir ce gouvernement utiliser une loi spéciale aussi radicale et s’attaquer si odieusement aux jeunes et à l’ensemble de la société québécoise. Les effets seront tragiques pour la démocratie québécoise », de dire Régine Laurent, présidente de la FIQ.

La Fédération est très inquiète de la portée d’une telle loi spéciale. « Comment pourrons-nous maintenant faire entendre notre indignation? Cette loi se veut une tentative d’intimidation à quiconque voudrait manifester son désaccord. Est-ce que la police débarquera près des établissements de santé, devant les bureaux des agences de santé ou même devant le bureau du ministre de la Santé lorsque les professionnelles en soins décideront, subitement, d’aller manifester leur colère face à des décisions inacceptables? », de questionner madame Laurent.

Le douloureux souvenir de 1999
Pour la Fédération, il est impossible de passer outre le parallèle avec la loi spéciale (Loi 72) qui avait été imposée en 1999 aux infirmières en grève. « La loi spéciale adoptée ressemble en plusieurs points à celle qui avait été imposée aux infirmières en 1999. Une loi matraque qui brime le droit de manifestation et la liberté d’association et ce, assorties d’amendes salées et de pertes de revenus tentant ainsi de briser les reins des associations étudiantes. Les similitudes sont nombreuses avec ce que la Fédération a vécu en 1999 mais heureusement, il y a de l’espoir. En 1999, nous étions passablement seules à nous battre contre cette façon de faire. Aujourd’hui, c’est l’ensemble de la population québécoise qui condamne et refuse de vivre dans un État policier où le droit d’exprimer notre désaccord ne peut plus s’exercer », de souligner madame Laurent.

La loi spéciale adoptée hier à l’Assemblée nationale va au-delà du contexte particulier de celle de 1999 puisque les infirmières avaient déclenché une grève illégale alors qu’elles étaient soumises aux services essentiels. « Mais les moyens utilisés ont le même objectif soit celui de bâillonner un groupe. Il est également ironique de relire le discours de monsieur Charest, à l’époque chef de l’opposition officielle, lors de l’adoption de la Loi 72 où, il disait : “Non, on ne sera pas complice, on ne se rangera pas avec vous, on dénonce cette injustice et on n’acceptera pas que vous présentiez un projet de loi qui symbolise l’arrogance d’un gouvernement débranché de la réalité”. N’est-ce pas exactement ce dont souffre le gouvernement libéral aujourd’hui, soit d’être débranché de la réalité? », demande la présidente.

Une négation complète de la démocratie
Alors que ce gouvernement a imposé de nombreuses lois spéciales aux travailleurs-euses de l’État, en bafouant du même souffle leur droit de négocier librement, les libéraux de Jean Charest trouvent encore le moyen d’infliger leur dictature. « Ce sont des dizaines de milliers de jeunes qui s’opposent avec vigueur à l’imposition du virage tarifaire du gouvernement libéral. C’est le principe même de l’utilisateur-payeur que sous-tend la lutte étudiante. À la lumière du contenu de cette loi spéciale, il est clair que Jean Charest n’a jamais eu une réelle intention de négocier avec le mouvement étudiant. Il a laissé s’enliser ce conflit afin de pouvoir justifier l’imposition unilatérale de sa vision et de ses choix politiques » de conclure madame Laurent.