fbpx

FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Étude de l’IRIS sur la sous-traitance de l’hébergement des personnes âgées dans les ressources intermédiaires – De l’argent public qui enrichit le privé

Rimouski, le 6 juin 2013 – L’étude dévoilée aujourd’hui par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), intitulée La sous-traitance dans le secteur public : couts et conséquences, vient confirmer les appréhensions de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ au regard de cette façon plus que contestable d’utiliser les fonds publics.

La FIQ est d’avis qu’une évaluation de la qualité et de la continuité des soins, de même qu’une analyse approfondie des couts liés à la sous-traitance de ces soins et services, doit être effectuée. « Cette évaluation doit être réalisée avant que le gouvernement n’aille plus loin dans la sous-traitance de l’hébergement des personnes âgées en perte d’autonomie, que ce soit en RI ou en CHSLD, particulièrement dans un contexte où le livre blanc sur la Caisse d’assurance autonomie entrevoit la sous-traitance possible des soins et des services professionnels, de même que des activités de la vie quotidienne », explique Michèle Boisclair, vice-présidente de la FIQ.

Depuis le début des années 2000, les centres de santé et de services sociaux (CSSS) signent de plus en plus de contrats de sous-traitance pour l’hébergement des personnes âgées en perte d’autonomie, avec des ressources intermédiaires (RI) qui comptent de plus en plus de places. « Les RI ne ressemblent plus à un milieu de vie, ce qui était pourtant l’objectif de départ, mais s’apparentent toujours davantage à un milieu institutionnel », dénonce madame Boisclair. Aujourd’hui, nombreuses sont les RI qui offrent 60, 80 ou même 200 places d’hébergement. « Cette nouvelle configuration des ressources intermédiaires n’a plus rien à voir avec un milieu qui ressemble à un domicile, mais elle offre à leurs propriétaires de nouvelles occasions d’affaires lucratives », ajoute-t-elle.

Bien que, à l’origine, le gouvernement disait souhaiter que les RI permettent une utilisation judicieuse des places et des fonds publics alloués aux centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), l’étude de l’IRIS démontre que l’écart de couts entre une place en CHSLD et une autre en RI ne cesse de diminuer. Elle démontre également que le cout de l’hébergement en RI est en constante augmentation, alors que celui en CHSLD diminue.

« La Fédération n’est pas étonnée car, ainsi, les propriétaires des RI peuvent compter faire des profits tant sur les immobilisations que sur les services offerts aux personnes hébergées », explique la vice-présidente. D’ailleurs, l’étude de l’IRIS révèle que les données relatives aux salaires que se versent les propriétaires et les gestionnaires des RI ne sont pas connus, pas plus que les couts réels liés à l’hypothèque et à l’entretien de l’immeuble. « La méthode contractuelle permet aux propriétaires de RI, comme pour toute autre entreprise privée sous-contractante du secteur public, de se soustraire aux règles de transparence du secteur public », dénonce, en terminant, madame Boisclair.

À propos de la FIQ

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente plus de 62 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois.