fbpx

FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Dossier de la « taxe pharmacie » : Quand on flash à gauche, et qu’on tourne à droite…

Comme le démontrait à merveille Gérald Fillion sur son blogue hier matin, il n’existe pas de fatalité en matière économique, seulement des choix. Prenons, par exemple, le débat actuel sur la volonté du gouvernement de transférer certains actes médicaux aux pharmaciens. Après avoir promis que cette mesure essentielle pour améliorer l’accès aux services de santé serait financée par les impôts (via la RAMQ), voilà que le ministre Hébert souhaite désormais abandonner aux assureurs privés le financement de ces actes pour quelque 60 % de la population qui n’est pas couvert par l’assurance médicament. De cette manière, on passe d’un financement progressif (qui avantage les moins fortunés et la classe moyenne) vers un financement régressif (qui avantage les plus fortunés).

Pourtant, le choix est tout simple : est-ce que les finances publiques doivent être assurées par les plus pauvres et la classe moyenne qui devront débourser de leur poche pour obtenir des services médicaux pour lesquels ils ne payaient pas avant, ou par l’ensemble de la société, incluant également les plus riches, par le biais d’un impôt progressif sur le revenu qui permette de financer le Régime d’assurance maladie du Québec (RAMQ)? En la matière, on a la désagréable impression qu’il existe une sorte de consensus dans notre classe politique actuelle à l’effet qu’il soit préférable de piger dans les poches des premiers, pour laisser les seconds créer de la richesse (aux Îles Caïmans ?).

Ainsi, nous assistons présentement au spectacle déplorable d’un gouvernement qui renie ses promesses afin de poursuivre une mesure mise de l’avant par l’ancien ministre libéral Yves Bolduc, lequel s’offusque aujourd’hui que l’on impose une « taxe pharmacie » au Québécois, craignant, dit-il, « une privatisation du réseau de la santé ». Vraiment? La politique québécoise se résume-t-elle désormais à être à gauche dans l’opposition et à droite au gouvernement? Qu’en pensez-vous?