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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Le mépris du gouvernement et les changements à venir dans le réseau de la santé plongent les professionnelles en soins dans un climat d’insécurité

Montréal, le 31 mars 2015 –  Des milliers de professionnelles en soins, membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé – FIQ, ont manifesté aujourd’hui partout au Québec pour dénoncer l’entrée en vigueur de la réforme du réseau de la santé (projet de loi no 10) le 1er avril et le chaos qu’elle risque d’engendrer. « Cette réforme n’apporte rien pour les professionnelles en soins et les patient-e-s. Tout ce qu’elle engendrera sera de l’incertitude et une gestion chaotique du réseau de la santé. Nous nageons dans l’incertitude quant aux changements à venir. Ça crée beaucoup d’insécurité au sein de nos professionnelles en soins. Cette réforme n’est pas un cadeau! Demain sera un triste jour pour le réseau de la santé », a affirmé le vice-président de la FIQ, Daniel Gilbert.

La FIQ a réitéré que la réforme du réseau de la santé, alors que la précédente n’est pas complétée et qu’aucun bilan n’a été réalisé, détériorera les soins et les conditions de travail du personnel. En effet, elle nuira à l’existence du niveau local, au sentiment d’appartenance locale, au financement des missions des établissements, à la représentation de la communauté et éloignera les services des patient-e-s puisqu’elle abolira les établissements locaux et leur conseil d’administration. Selon la FIQ, la nouvelle loi n’améliorera pas l’accès aux soins, ne garantira pas des économies en bout de piste, mettra la table à une privatisation accrue, favorisera la sous-traitance et entraînera le chaos dans la gestion des relations de travail.

Budget 2015-2016 : la sécurité et la qualité des soins en péril

Comme si les chambardements occasionnés par la réforme de la santé n’étaient pas suffisants, le gouvernement portera un autre dur coup au réseau de la santé du Québec avec son budget 2015-2016. « Une croissance des dépenses de 1,4 % en santé occasionnera les pires coupes que le réseau de la santé ait connues depuis longtemps. Une croissance des dépenses aussi faible c’est du jamais vu! Le gouvernement met en danger la qualité et la sécurité des soins. Après l’année de compressions et de coupes que nous venons de traverser, le réseau de la santé n’a pas la capacité d’en absorber davantage. C’est une attitude irresponsable du gouvernement qui met les professionnelles en en soins et les patient-e-s en danger », a poursuivi Daniel Gilbert.

Expiration de la convention collective : mépris du gouvernement

La mobilisation nationale des membres de la FIQ devant les établissements de santé dans toutes les régions du Québec visait également à souligner l’expiration de leur convention collective. Elle a été réalisée conjointement avec les enseignantes et les enseignants de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), ce qui représente plus de 100 000 membres en alliance dans le cadre des négociations dans les secteurs public et parapublic.

Les membres des deux organisations ont manifesté devant leur établissement pendant 13,5 minutes lors de leur heure de lunch en soutien à leur demande de rattrapage salarial de 13,5 % sur trois ans alors que le gouvernement offre 3 % sur cinq ans, dont un gel salarial pour les deux premières années. «  Les offres patronales du gouvernement sont méprisantes pour les professionnelles en soins, les enseignantes et les enseignants. Elles les appauvriront et réduiront de façon importante leur pouvoir d’achat. Nous sommes exaspérées et insultées devant le manque de reconnaissance du gouvernement et la surcharge de travail. Nous souhaitons de meilleures conditions de travail et d’exercice afin d’offrir de meilleurs soins et une éducation de qualité au Québec », a indiqué le vice-président de la FIQ.

« Nous sommes au cœur des services publics, et le gouvernement doit reconnaître la valeur des enseignantes et des enseignants, mais aussi celle des professionnelles en soins, en commençant par nous accorder notre juste part de salaire et les ressources nécessaires pour remplir notre mission. Même si le gouvernement a déposé la semaine dernière un cadre budgétaire austère, la FAE est convaincue que le gouvernement ne souhaite pas se voir condamner une seconde fois en 10 ans pour violation du droit au travail par le Bureau international du travail, et elle espère qu’il négociera de bonne foi les conditions de travail que méritent les travailleuses et les travailleurs du Québec », a déclaré Sylvain Mallette, président de la FAE.

« La FIQ a proposé des solutions afin de garantir de meilleurs soins aux patient-e-s, de garder à l’emploi et d’attirer les professionnelles en soins, en offrant de meilleures conditions de travail, une meilleure organisation de travail et une plus grande valorisation professionnelle. Malheureusement, toutes les actions du gouvernement contribuent plutôt à miner les relations de travail et à fragiliser le réseau de la santé. Ça suffit! Nous méritons mieux, la population québécoise mérite mieux », a conclu Daniel Gilbert.

À propos de la FIQ

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente plus de 65 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois.