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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Réaction de la FIQ au budget du Québec 2020-2021

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ, malgré les efforts consentis par le gouvernement, est déçue par le budget 2020-2021, déposé par Éric Girard, le ministre des Finances du Québec. Les surplus budgétaires historiques du gouvernement Legault étaient pourtant l’occasion de lancer un message d’espoir aux professionnelles en soins dont les conditions de travail se dégradent sans cesse.


« Vu l’état déplorable du réseau de la santé, nous sommes loin du coup de barre que le gouvernement nous promettait »

Nancy Bédard, présidente de la FIQ.

Des promesses à la dure réalité

Que ce soit en campagne électorale ou bien depuis son élection, le gouvernement s’est engagé à « réparer » le système de santé et de services sociaux, à abolir le temps supplémentaire obligatoire, afin de permettre aux professionnelles en soins de donner des soins sécuritaires et de qualité.
En faisant le choix politique d’augmenter ses dépenses en matière de santé et de services sociaux de 5,3 %, ce qui franchit légèrement le seuil des coûts de système, le gouvernement opte pour un choix conservateur qui maintiendra seulement l’état actuel du système de santé, sans toutefois l’améliorer réellement. « Je me mets dans la peau d’une professionnelle en soins qui attendait des solutions concrètes, lorsque sa réalité est de savoir quand elle commence à travailler, mais jamais quand elle finit. Il n’y a pas de réponse pour elle, elle partira au travail aujourd’hui avec le même désespoir qu’hier. C’est inacceptable. Les budgets sont disponibles. Nous faisons tout simplement face à des orientations politiques. », déclare Nancy Bédard, présidente de la FIQ.

Un budget mystère

Comme pour le budget 2019-2020, il faudra trouver dans ce budget l’argent promis pour l’embauche de personnel, notamment de professionnelles en soins. « À ce jour, la FIQ cherche toujours les fameux 200 millions dédiés à l’augmentation de la main-d’œuvre du dernier budget. La situation est toujours aussi catastrophique et aucune amélioration ne peut être attribuée à ce prétendu investissement sur le terrain, comme en témoignent régulièrement nos membres. On a le sentiment que l’histoire se répète », déplore Nancy Bédard.

Pour la FIQ, la solution est pourtant simple et documentée : elle demandait 600 millions pour la mise en place d’un plan de déploiement graduel des ratios sécuritaires à l’ensemble du réseau de la santé. Sur 5 ans, il devait commencer par pérenniser les 16 projets ratios actuels. « En faisant l’impasse sur cette demande en dépit des surplus budgétaires enregistrés, le gouvernement ignore cruellement la réalité de milliers de professionnelles qui en ont assez de travailler à se rendre malades. La ministre McCann s’était pourtant engagée à améliorer significativement les conditions d’exercice des professionnelles en soins. Malgré la croissance des dépenses de santé, on cherche toujours une trace concrète de cet engagement ! », s’insurge Nancy Bédard.

Proches aidantes et femmes victimes de violence conjugale

La FIQ salue l’effort fait par le gouvernement pour aider les personnes avec des besoins particulier et vulnérables. Composée à près de 90 % de femmes, la FIQ était particulièrement attentive aux investissements du gouvernement dans les services aux proches aidantes et dans l’aide aux femmes victimes de violence conjugale. Toutefois, dans les deux cas, les intentions sont louables, mais les moyens d’action semblent insuffisants.


Crédit photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot