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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Devant le déséquilibre, s’unir pour avancer et soigner

Devant le déséquilibre, s’unir pour avancer et soigner

On l’a toutes compris, le gouvernement souhaite attirer davantage de préposé-e-s aux bénéficiaires (PAB) dans le réseau de la santé. Il le répète chaque jour, inlassablement, comme une formule magique qui réglerait tout, comme si toutes les travailleuses de la santé étaient des préposées. Comprenons-nous bien, il y a bien évidemment des besoins de ce côté, mais en mettant l’accent sur un métier en particulier, le gouvernement est en train de créer un déséquilibre.

Lorsque le gouvernement parle du réseau de la santé, on ne s’y retrouve pas. Pour un système très complexe, trop complexe diront certaines, il emprunte trop souvent des raccourcis et impose des solutions simplistes et réductrices. Il va jusqu’à éviter systématiquement de nommer nos professions, comme si le travail des professionnelles en soins, dont 90 % sont des femmes, n’était pas déjà assez invisible! Pourtant, les patient-e-s ont besoin de soins et pour être soigné-e-s, les patient-e-s ont besoin d’infirmières, d’infirmières auxiliaires, d’inhalothérapeutes et de perfusionnistes cliniques (notamment).

Pour les professionnelles en soins, ces annonces répétées qui ne concernent que les PAB sont très inquiétantes. Les craintes sont particulièrement présentes chez les infirmières auxiliaires, dont l’avenir même de la profession les préoccupe. Le gouvernement est en train de leur dire qu’avec une formation six fois plus courte que la leur et moins d’obligations, les PAB pourraient recevoir une rémunération quasi équivalente. On repassera pour la valorisation, l’attraction et la rétention! On a beau chercher le gros bon sens dans cette annonce, on ne le trouve pas. Le gouvernement devra clairement faire un autre bon tour de roue, car les préjudices causés par une telle iniquité seraient trop néfastes.

Le gouvernement de la CAQ n’en est pas à une contradiction près dans les dernières semaines… Nos manifestations publiques le « déçoivent » et il nous invite à la table alors que c’est lui qui ne s’y présente pas. Il affirme ne pas vouloir négocier en public alors que c’est ce qu’il fait sur la tribune qu’il s’est créé. Il fait mine de nous remercier, mais donne aux employeurs des pouvoirs démesurés à coups d’arrêtés ministériels et nous retourne une offre inacceptable, sans même l’avoir retravaillée.

Devant cette indifférence, ces attaques et ces tentatives pour nous diviser, nous n’avons qu’un choix, celui de s’unir, pour avancer… et pour soigner. En ce moment, nous réclamons des vacances : c’est un droit et non un luxe, autant que pour traverser la pandémie que continuer à soigner. Si nous réclamons des ratios, c’est pour donner des soins sécuritaires et de qualité à la population. Si nous revendiquons la mise en œuvre de nos solutions, c’est pour régler les problèmes que nous dénonçons. Et ça, c’est le gros bon sens.

Le rendez-vous de la négociation est plus important que jamais. Il ne faut pas se cacher derrière la pandémie pour retarder les gestes nécessaires pour régler la situation. Cette crise met en lumière de façon claire l’urgence d’agir; le contraire serait irresponsable de la part du gouvernement envers les professionnelles en soins, le réseau de la santé et la population. Et c’est pourquoi nous continuerons fermement de prendre tous les moyens pour faire entendre nos solutions.