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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Mais qu’est-ce que vous n’avez pas compris?

Mais qu’est-ce que vous n’avez pas compris?

Dans les derniers jours, la région de l’Outaouais a été au centre de l’actualité. L’employeur a décidé d’appliquer l’abusif arrêté ministériel 007 suspendant du même coup plusieurs dispositions de la convention collective lui permettant ainsi de faire ce que bon lui semble avec les professionnelles en soins. Je me devais de réagir haut et fort devant ce nouvel affront fait aux professionnelles en soins.

À ces employeurs qui ont déjà utilisé cette voix ou à ceux qui seraient tentés de la prendre à nouveau, mais qu’est-ce que vous n’avez pas compris? Depuis le début de la pandémie, nous avons dénoncé sur toutes les tribunes cette approche inhumaine qui a eu des conséquences dévastatrices lors de la première vague. Devant une telle pandémie, tout le monde a le devoir et la responsabilité de tirer des leçons de la première vague et éviter de faire les mêmes erreurs.

Un réseau de la santé fragile et des professionnelles en soins déjà à bout de souffle bien avant la pandémie, les effets de l’approche coercitive ont été désastreux et le réveil a été brutal au mois d’août dernier. On compte maintenant par milliers les professionnelles en soins qui ont définitivement quitté le réseau de la santé au cours des derniers mois ou qui sont tombées malades. Le manque de respect à l’endroit des professionnelles en soins a également eu un effet de dominos sur les patient-e-s qui se butent maintenant à des problèmes d’accessibilité et à des soins déshumanisés où la qualité et la sécurité ne sont pas au rendez-vous.

Sous le prétexte de la crise sanitaire, des employeurs se donnent des pouvoirs démesurés en obligeant les professionnelles en soins à faire du temps complet, en refusant les congés ou en les déplaçant d’une spécialité à l’autre. Aucun gouvernement n’oserait imposer une telle chose aux médecins… Jamais au grand jamais!

Les infirmières, les infirmières auxiliaires, les inhalothérapeutes et les perfusionnistes cliniques ne sont pas des numéros. Elles sont des professionnelles, majoritairement des femmes, des mères, des filles et des amies. Elles ont aussi une vie en dehors du travail et elles y ont droit. Comment, dans une société civilisée comme la nôtre, peut-on permettre à des gens d’avoir autant de pouvoir sur des êtres humains?

Rien, mais absolument rien ne peut justifier un tel contrôle et une telle emprise sur les professionnelles en soins … pas même une pandémie mondiale!