fbpx

FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Le Protecteur du citoyen donne raison au SPSCA : la présence d’infirmières dans les CHSLD est essentielle, et ce, en tout temps!

Le Protecteur du citoyen donne raison au SPSCA : la présence d’infirmières dans les CHSLD est essentielle, et ce, en tout temps!

Depuis plusieurs mois, la FIQ-Syndicat des professionnelles en soins de Chaudière-Appalaches mène une bataille importante contre l’employeur du CISSS de Chaudière-Appalaches qui avait décidé d’instaurer une garde d’infirmière mobile (GIM) dans les CHSLD. Sous le prétexte de la pénurie de main-d’œuvre, notamment en raison de la COVID, la GIM devait être utilisée de manière circonscrite à l’été 2021 et pour des situations exceptionnelles. Or, cette pratique est toujours utilisée dans certains CHSLD. Ainsi, il arrive que lors de quarts de travail de soir et de nuit, aucune infirmière ne soit présente, de tout le quart, dans ces CHSLD du territoire.

Lors de la mise en place de la GIM, le SPSCA et la FIQ ont dénoncé cette aberration qui met en péril la qualité des soins et la sécurité des patient-e-s qui sont hébergés dans ces établissements.  Devant l’entêtement de l’employeur de poursuivre dans cette voie, le syndicat local a multiplié les démarches allant même jusqu’à interpeller le Protecteur du citoyen – dans ce cas-ci, Mme Marie Rinfret, protectrice du citoyen – qui avait décidé d’intervenir en faisant enquête.

C’est la semaine dernière que cette dernière a rendue public son rapport venant donner raison au SPSCA. On y retrouve 6 recommandations, dont les deux dernières qui s’adressent au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS):

  1. Respecter la directive ministérielle pour assurer une présence infirmière à chaque quart de travail en CHSLD;
  2. Bonifier les critères d’exclusion du modèle de garde infirmière mobile afin d’assurer la santé et la sécurité des personnes hébergées dans toutes les circonstances;
  3. Évaluer les effets de la mise en place des gardes infirmières mobiles sur la qualité ainsi que sur la sécurité des soins et des services fournis aux personnes hébergées en CHSLD;
  4. Favoriser la rétention et l’attraction des ressources infirmières dans les CHSLD;
  5. Réaliser un état de situation pour connaître les établissements qui ne respectent pas la directive ministérielle d’assurer une présence infirmière à chaque quart de travail en CHSLD;
  6. Émettre des balises afin d’assurer la sécurité des personnes hébergées en CHSLD en contexte de pénurie importante de personnel infirmier.

La pandémie de COVID-19 a malheureusement souligné de façon dramatique de nombreuses lacunes dans le réseau de la santé et des services sociaux, dont celle des ratios professionnelles en soins/patient-e-s inadéquats en CHSLD. Il est donc extrêmement préoccupant que des établissements de santé mettent en place des façons de faire aussi risquées comme une garde téléphonique infirmière. Il semble que cela fasse fi des leçons apprises tragiquement, au coût de trop de vies humaines dans la dernière année et demie.

Il est essentiel d’assurer une présence infirmière 24/7 en CHSLD. Les besoins de santé complexes des personnes hébergées, bien souvent vulnérables, nécessitent une présence constante, notamment pour évaluer leur condition physique et mentale, mais également pour coordonner le travail de l’ensemble de l’équipe de soins en vue d’assurer une surveillance clinique adéquate et en continu.

Dans un contexte où le gouvernement et les employeurs cherchent différents moyens pour pallier les problèmes de main-d’œuvre, la FIQ espère que ce rapport ne sera pas relayé aux oubliettes et qu’il forcera le MSSS et d’autres employeurs à ne pas utiliser la même voie. La santé et la sécurité des soins offerts aux patient-e-s, doivent être au cœur des décisions prises.