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FIQ (Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec)

Vers une prise en charge active de la prévention

Vers une prise en charge active de la prévention

Si la prévention a de plus en plus de considération dans plusieurs milieux de travail, on peut maintenant affirmer que ce sera davantage le cas dans le réseau de la santé et des services sociaux dans les années à venir. De nouvelles dispositions de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) sont entrées en vigueur le 6 octobre denier venant ainsi modifier positivement le paysage de la prévention pour les professionnelles en soins. Les enjeux liés à ces modifications ont été au cœur des discussions du Réseau des militantes en SST le mois passé.

Plusieurs modifications sont prévues à la LSST mais certaines nécessitent une attention particulière. Notons celle à l’effet que les risques psychosociaux soient maintenant nommés et reconnus représentant une avancée particulièrement importante pour les professionnelles en soins. Rappelons que les principaux facteurs de risques psychosociaux du travail sont la charge de travail, la reconnaissance au travail, l’autonomie décisionnelle, le soutien social des collègues et du supérieur, et la communication et l’information. Devant l’importance que prennent ces facteurs de risques, il est heureux que tant les employeurs que les travailleuses aient maintenant des obligations à l’égard de ceux-ci, particulièrement dans le réseau de la santé et des services sociaux.

Par ailleurs, il est important de savoir que vos équipes syndicales s’activent dans le déploiement de mécanismes de prévention et de participation. Que l’on parle du comité de santé et de sécurité, du représentant en santé et sécurité ou du programme de prévention, il s’agit là d’autant de leviers qui, en devenant maintenant obligatoires dans le réseau de la santé, permettront d’améliorer la prise en charge des risques. Les professionnelles en soins en retireront assurément de nombreux bénéfices et seront ainsi à même d’évoluer dans un environnement de travail plus sain et sécuritaire.

L’action syndicale

Mais en quoi les syndicats ont-ils un rôle à jouer en cette période de mouvance et de modifications de la LSST? Et si la question était plutôt : comment profiter de la refonte de la LSST pour renforcer l’action syndicale autonome, intégrée et mobilisatrice pour la santé et la sécurité du travail?

Après une application très incomplète des mécanismes de prévention et de participation prévus à la loi dans les milieux d’emploi à forte prédominance féminine comme le secteur de la santé, la réforme offre une opportunité de redresser le tir. Jusqu’à maintenant, les employeurs se sont appuyés sur de faux prétexte pour ne pas agir en prévention. Cependant, depuis la fin des années 2000, le mouvement syndical a repris le devant de la scène des luttes contre des conditions de travail qui affectent la sécurité et la santé physique et mentale des travailleuses et des travailleurs. Les défis de l’action syndicale sont toutefois nombreux : agenda déjà rempli par d’autres dossiers que la SST, activités professionnelles diverses, nécessité de compenser les insuffisances en prévention des employeurs, etc.

Afin d’y faire face, différents leviers sont toutefois offerts, tels que l’intégration des personnes qui s’occupent de la SST au cœur de la structure syndicale, la formation, ne pas travailler en silo et être présent sur le terrain, profiter de l’obligation d’implanter des mécanismes tels que les comités de santé et de sécurité paritaires, et s’impliquer dans l’identification et l’analyse des risques… L’idée ici est de se doter d’un agenda syndical autonome, de prendre l’initiative, de se mobiliser collectivement autour de problèmes légitimes et partagés. Le syndicat est un outil, NOTRE outil. Il constitue un lieu stratégique pour se mobiliser et gagner face à un grand besoin d’améliorer la prise en charge de la santé et de la sécurité du travail des professionnelles en soins.