Syndicat interprofessionnel en soins de santé de l'Abitibi-Témiscamingue

Crise du temps supplémentaire obligatoire : Le FIQ-SISSAT dénonce l’inaction du CISSS-AT

Crise du temps supplémentaire obligatoire : Le FIQ-SISSAT dénonce l’inaction du CISSS-AT

Le FIQ–Syndicat interprofessionnel en soins de santé de l’Abitibi-Témiscamingue (FIQ-SISSAT) est préoccupé par l’épuisement de ses membres professionnelles en soins qui se voient encore imposées de faire du temps supplémentaire. Seulement entre le 1er et le 18 avril, des infirmières et des infirmières auxiliaires du département de médecine-chirurgie de Rouyn-Noranda ont effectué, selon un coordonnateur, plus de 35 quarts de travail en temps supplémentaire obligatoire malgré des engagements clairs de la direction à enrayer celui-ci.

Pourtant, le syndicat et les professionnelles en soins de la région travaillent à trouver des solutions et les proposent à l’employeur pour améliorer leurs conditions de travail et d’exercice. «Alors que nous avons multiplié les solutions à la table de négociation, rien ne va plus. Nos membres sont fatiguées et en ont assez de la gestion à courte vue du CISSS-AT qui ne fait que contempler l’hémorragie au lieu de la prévenir », déplore Nancy Moore, vice-présidente de la FIQ-SISSAT.

Le syndicat interpelle le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, pour qu’il mette en place des mesures concrètes au sein du CISSS-AT afin de régler la crise qui sévit actuellement et qui n’est pas sans conséquence pour ses membres et la population de l’Abitibi-Témiscamingue.

Une gestion inhumaine

Les données probantes démontrent que les risques sont exponentiels après 12 heures consécutives de travail et que dès que le nombre d’heures supplémentaires des infirmières augmente de 5 %, les décès des patients grimpent de 3 %. « Nous sommes inquiètes pour la qualité et la sécurité des soins dans la région et nous voulons que la direction agisse rapidement », indique Nancy Moore.
S’ajoute à cela l’implantation d’un nouveau système de gestion des horaires, effectuée par la firme Logibec, qui vient complexifier la gestion des horaires plutôt que de l’améliorer. « Nos membres attendent de savoir si elles travailleront demain et si oui, de jour, de soir ou de nuit? », déplore Michaël Bouchard, vice-président du syndicat pour le secteur de Rouyn-Noranda. « On s’est fait expliquer que l’implantation du logiciel a été mal effectuée et qu’encore après plusieurs mois, les responsables sont à chercher la solution. Comment se fait-il que l’on n’ait pas fait de test avant l’implantation? Comment on a pu encore une fois sacrifier les professionnelles en soins et la sécurité des patients en voulant aller trop vite? », ajoute-t-il.

De l’entrée à la sortie

Le CISSS-AT tente d’imposer des reculs à la table de négociation. « C’est inacceptable et nos membres quittent le navire, des fois par dizaine dans la même période. Alors que le CISSS-AT se dit en pénurie partout sur le territoire, nous avons des appels de candidates et de candidats qui disent n’avoir jamais été rappelés pour une entrevue ou qui encore, après en avoir passé une, se font demander de travailler à plus de 100 km de leur résidence! Comment on pense attirer du nouveau personnel avec ça?», s’indigne Cynthia Pilon, vice-présidente du syndicat pour le secteur de la Vallée-de-l’Or.