Syndicat interprofessionnel en soins de santé de l'Abitibi-Témiscamingue

Manque de professionnelles en soins en Abitibi-Témiscamingue : mauvaise nouvelle pour le projet de la Maison des aîné.e.s à Palmarolle

Manque de professionnelles en soins en Abitibi-Témiscamingue : mauvaise nouvelle pour le projet de la Maison des aîné.e.s à Palmarolle

Poursuivant sa série d’actions de visibilité afin d’illustrer les conséquences de l’inaction du CISSS-AT et la complaisance gouvernementale quant à la crise de main-d’œuvre de professionnelles en soins en région, le Syndicat FIQ-SISSAT et ses membres se sont arrêtées sur le site de la future maison des aîné.e.s de Palmarolle en Abitibi-Ouest. Pour le Syndicat, il s’agit d’un projet tellement compromis à l’heure actuelle qu’il l’a symboliquement annulé.

Un des portraits les plus sombres de la région

La Maison des aîné.e.s de Palmarolle, un projet évalué à 14 M$, est projeté dans la MRC la plus en souffrance en terme de main-d’œuvre. En effet, selon Jean-Sébastien Blais, président du syndicat FIQ-SISSAT « dans le secteur de La Sarre et ses environs, c’est seulement 75% des postes qui sont pourvus, soit le pire taux en région. Ces 2 dernières années, le nombre d’heures travaillées par des agences privées de Montréal ou Québec a doublé pour les infirmières et a quintuplé chez les infirmières auxiliaires ». À ces chiffres alarmants, le syndicat évoque que 28% de la main d’œuvre infirmière est éligible à la retraite d’ici 5 ans.

Plusieurs projets en même temps, sans planification de main-d’oeuvre

Avec les données alarmantes évoquées et la quasi-incapacité de recruter de nouvelles embauches en soins infirmiers dans cette MRC, le CISSS-AT et le FIQ-SISSAT se demandent comment maintenir le service déjà existant en Abitibi-Ouest. « Qu’il soit maintenant question d’agrandissement du CHSLD de MACAMIC, d’ouverture d’une maison des aîné.es à Palmarolle ou tout autre projet, on est très sceptiques quant à la capacité de réellement fournir les services »

Le fait que le projet n’a toujours reçu aucune autorisation n’est peut-être pas étranger souligne le Syndicat. Il n’y a aucune planification de main-d’œuvre effectuée. « Il y a des normes ministérielles à rencontrer en milieux de vie quant à la stabilité du personnel afin de favoriser le maintien de l’autonomie des résident.e.s. Quand on sait qu’actuellement, à Macamic, 40% des postes sont à découvert et que les soins sont donnés par des mains-d’œuvre indépendantes qui viennent ici faire 7 quarts de 16hres en ligne, pourquoi ouvrir une nouvelle bâtisse et se créer plus de problèmes ? Est-ce que quelqu’un se soucie réellement de la qualité des soins au CISSS-AT ? » questionne M. Blais.

Faire avaler une pilule?

Le syndicat assure être en faveur des projets soutenus par la communauté et se fait un devoir de défendre l’accès à des soins de qualité et sécuritaires. C’est d’ailleurs ce qui motive sa sortie aujourd’hui. Il se demande par contre pourquoi aucune mesure, moyens ou planification ne sont mis en place par le CISSS-AT et le gouvernement de la CAQ, notamment Suzanne Blais et Pierre Dufour afin que ce projet soit concrétisé. « Les résident.e.s ne se soigneront pas tout seul.e.s ! Ça fait partie de la planification. Est-ce que tout ça c’était juste une mascarade pour fermer le CHSLD de Palmarolle et centraliser les activités ailleurs? Parce que depuis, on a beau poser 1000 questions et talonner les autorités, il n’y a aucune réponse sur comment on fera pour mettre des professionnelles en soins dans cette bâtisse!

À moins que le plan soit d’accentuer déficit de 30, voire bientôt 40 millions du CISSS et de continuer à faire appel à de la main-d’œuvre indépendante ? » Conclut le président.