Syndicat interprofessionnel en soins de santé de l'Abitibi-Témiscamingue

Manque de professionnelles en soins en Abitibi-Témiscamingue : Suzanne Blais mise au banc des accusé.e.s par la FIQ

Manque de professionnelles en soins en Abitibi-Témiscamingue : Suzanne Blais mise au banc des accusé.e.s par la FIQ

C’était au tour de la députée d’Abitibi-Ouest, Mme Suzanne Blais, de faire l’objet d’un coup d’éclat du syndicat des professionnelles en soins de la région, le FIQ-SISSAT. Poursuivant sa série d’actions de visibilité afin d’illustrer les conséquences de l’inaction du CISSS-AT et la complaisance gouvernementale quant à la crise de main-d’œuvre spécifique aux professionnelles en soins de notre région, qui n’est plus à démontrer.

Un procès devant jury

Ancienne infirmière auxiliaire de profession, Mme Blais a eu symboliquement droit à une audition devant son ex-Ordre professionnel où elle fut accusée de neuf chefs d’accusation différents, allant de n’avoir pris aucun moyen afin de réduire le nombre quarts en temps supplémentaire obligatoire infligé aux professionnelles en soins, d’avoir omis de représenter adéquatement les professionnelles en soins dans ses travaux à l’Assemblée nationale, d’être demeurée inactive afin d’obtenir des ratios professionnelles en soins/patient.e.s sécuritaires, d’avoir omis de prendre des moyens raisonnables pour assurer la sécurité des client.e.s du réseau, etc. « Le Tribunal l’a accusée d’avoir fermé les yeux sur la situation d’Abitibi-Ouest qui est particulièrement frappé de plein fouet par la pénurie de professionnelles en soins. Elle accepte sans dire mot que, cette année seulement, 35 % des heures travaillées en soins infirmiers dans son comté le soient par des agences privées, créant ainsi une baisse de qualité et de sécurité des soins reconnues par la Santé publique, en plus d’un exode financier de plusieurs millions de dollars en dehors de la région » s’indigne Jean-Sébastien Blais, président du syndicat FIQ-SISSAT.

Un verdict unanime

Considérant qu’elle est maintenant élue depuis 2018 et qu’elle siège également comme membre de la Commission de la santé et des services sociaux, de même que la gravité des accusations auxquelles Mme Blais fait face à ce jour, les membres du jury ont condamné symboliquement Mme Suzanne Blais à ne plus pouvoir se présenter aux élections et à céder son siège à quelqu’un qui voudra faire partie de la solution. « On a demandé un Comité interministériel, on propose des solutions en région, on écrit des mémoires pour le Gouvernement, on talonne le CISSS-AT pour les aider à se sortir de l’eau chaude, mais ce sont toujours les mêmes abonnés absents : les élu.e.s de la région, les directions cliniques du CISSS-AT qui écrasent nos membres et un manque total de vision globale et de leadership dans ce dossier. Eh! bien que ceux qui n’aident pas, ou pire qui nuisent, s’en aillent! Il s’agit de l’avenir de notre système de santé en région! » s’indigne le président.

Questionné à savoir si le fait de se rapprocher ainsi des bureaux d’une députée était un signal, Jean-Sébastien Blais a conclu en indiquant [qu’] « il y a certainement là un signe que nous nous impatientons et que l’étau se resserre. Nous serons des pestes. Nous ne lâcherons pas pour nos membres et pour assurer des soins de qualité et la sécurité de ceux-ci pour la population, mais surtout, nous assurer qu’elles demeurent disponibles dans les 5 MRC ».