Syndicat interprofessionnel en soins de santé de l'Abitibi-Témiscamingue

Manifestation des professionnelles en soins de l’Abitibi-Témiscamingue : une grogne sans précédent

Manifestation des professionnelles en soins de l’Abitibi-Témiscamingue : une grogne sans précédent

Devant la crise de main-d’œuvre qui sévit chez les professionnelles en soins et l’absence d’actions concrètes du gouvernement de la CAQ pour s’attaquer à celle-ci, des centaines de membres du Syndicat interprofessionnel en soins de santé de l’Abitibi-Témiscamingue, accompagnées de leurs proches, ont pris la rue ce samedi matin afin de manifester leur ras-le-bol et faire une importante mise en garde au gouvernement : « investissez en nous ou ce sera sans nous ! ».

Des gestionnaires du réseau, des partenaires et des médecins ont également pris part à l’événement. D’ailleurs, un médecin de l’hôpital de Rouyn-Noranda a pris la parole pour dénoncer les impacts du manque de professionnelles en soins sur la population. Elle a observé une importante perte d’expertise en plus d’une détérioration du suivi longitudinal des patients. Elle en a appelé, tout comme le président du Conseil d’administration du CISSS-AT, à une vaste mobilisation de tous les acteurs du milieu en faveur d’un redressement rapide de la situation de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Des gestes désincarnés

Le président du syndicat, Jean-Sébastien Blais, a réitéré la nécessité pour l’Abitibi-Témiscamingue d’obtenir des leviers afin d’attirer des professionnelles en soins dans la région. Un défi d’une ampleur inégalée compte tenu des besoins urgents en main-d’œuvre.

« Sans leviers additionnels, un territoire aussi éloigné ne pourra tirer son épingle du jeu. Il faut agir à court terme pour éviter les conséquences que pourraient avoir des fermetures de services ou même de centres hospitaliers sur la population et sur la vitalité du territoire. Pour se faire, il faut transformer les sommes astronomiques dépensées pour enrichir les agences privées en mesures incitatives spécifiques à la région. »

Jean-Sébastien Blais, président de la FIQ-SISSAT

En ce sens, le dernier arrêté ministériel déposé par le ministre de la Santé et des Services sociaux est un pas dans la bonne direction pour limiter le recours aux agences privées, mais paraît incomplet pour le syndicaliste parce qu’il n’est accompagné d’aucune mesure structurante pour la région.

« Du jour au lendemain, le gouvernement retire pratiquement 30 % des infirmières du plancher et dit : ‘’arrangez-vous !’’. S’il dépensait allègrement des millions dans le privé, il ne met pas un sou pour inciter les centaines de travailleuses du privé à rejoindre le salariat du CISSS-AT. Sans bonification de nos conditions de travail, elles iront tout simplement travailler ailleurs et le ministre se trompe de cible avec cette mesure temporaire et incomplète en mettant de la pression une fois de plus sur notre région .»

Jean-Sébastien Blais, président de la FIQ-SISSAT

Par ailleurs, la FIQ-SISSAT a entrepris des démarches auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux pour trouver des solutions.

« Nous sommes impatientes d’aller constater si le gouvernement est réellement en mode solution ou s’il ne tentait que d’éteindre ce qui se veut le début d’une mobilisation sans précédent, avec l’appui des intervenants du milieu, notamment celui de la députée Rouyn-Noranda Témiscamingue qui a interpellé le ministre de la Santé à plusieurs reprises dans ce dossier. »

Jean-Sébastien Blais, président de la FIQ-SISSAT