Comité SST

La meilleure façon de faire?

Sophie, une professionnelle en soins d’expérience, a subi une blessure à l’épaule alors qu’elle soulevait une patiente. Malgré les traitements qu’elle a reçus, elle conserve une limitation fonctionnelle. Plus spécifiquement, elle ne peut élever son bras au-delà d’un certain angle. Sophie s’attend à ce que l’évaluation de son poste de travail démontre qu’elle ne peut dorénavant plus effectuer son travail habituel, parce qu’elle est convaincue qu’elle ne pourra pas soulever les solutés à la hauteur qu’elle juge nécessaire.

Surprise! Alors qu’elle a toujours installé la tige de soluté très haut, l’ergonome de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) qui évalue son poste lui explique que la hauteur nécessaire pour assurer le débit adéquat du soluté dépend de la pompe et non de la hauteur du soluté. Il n’y a donc aucune nécessité pour elle de lever son bras plus haut que son épaule pour effectuer cette tâche.

Cet exemple permet de constater une chose : nos façons de faire sont souvent, même très souvent, guidées par des habitudes que nous ne questionnons plus, par des réflexes dont nous sommes plus ou moins conscientes, par des connaissances que l’on ne remet pas en cause. Peut-être même sont-elles basées sur des « traditions » tellement répandues que l’on ne doute ni de leur logique, ni de leur efficacité. Et pourtant, est-ce vraiment le cas? Ces façons de faire sont-elles encore les meilleures, les plus adéquates ou les plus sécuritaires pour nos patient-e-s, mais aussi pour nous?

Il est parfois souhaitable de réévaluer nos pratiques de travail pour s’assurer qu’elles sont encore appropriées, car certaines peuvent être contre-efficaces ou, pire, présenter un risque pour notre santé et notre sécurité. Ou bien, comme dans le cas de Sophie, nous laisser croire que nous ne pouvons faire autrement.

Dans chacun de nos milieux de travail, si nous sommes confrontées à des réalités similaires, la façon de les affronter peut différer d’un endroit à l’autre ou d’une professionnelle à l’autre. Comme le dit l’adage populaire, nous sommes parfois tellement collées sur l’arbre que nous ne voyons plus la forêt!Heureusement, certaines personnes réussissent à prendre du recul. C’est ainsi que des innovations voient le jour. Celles-ci n’ont pas à constituer d’énormes changements puisque, parfois, une simple modification des méthodes de travail peut faire en sorte de rendre un milieu plus sécuritaire. Toute innovation pouvant éviter des accidents de travail n’est sûrement pas banale.

Ces innovations, aussi simples soient-elles, il faut les propager! Soyez contagieuses avec vos bonnes idées! L’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur affaires sociales (ASSTSAS) peut être un tremplin vers la reconnaissance de ces innovations. En effet, chaque année, l’ASSTSAS organise le concours Pleins feux sur l’innovation en SST, auquel vous pourriez participer en faisant connaître vos trouvailles.

Par ailleurs, en matière d’innovation, le comité SST n’est pas en reste. Ainsi, lors du dernier congrès de la FIQ, les déléguées ont adopté sa proposition de mettre en place, au cours de la prochaine année, un projet pilote visant à créer un réseau des militantes en SST. Ce réseau constituerait un lieu tout indiqué pour le partage des connaissances et des bonnes pratiques en matière de santé et de sécurité du travail. Il permettrait d’aborder les questions de SST de façons différentes, de sortir du cadre, d’innover quoi!

Le comité SST espère sincèrement que cette initiative favorisera la promotion de la santé et de la sécurité du travail chez les membres de la FIQ.

SST au courant?

L’ASSTASS publie gratuitement, cinq fois par année, la revue Objectif prévention, à laquelle il est possible de s’abonner.

Isabelle Groulx, membre du comité SST de la FIQ, siège au conseil d’administration de l’ASSTSAS.

La révision des pratiques peut s’appliquer dans tout l’environnement de travail, autant physique que psychologique.</p

Le premier Réseau des militantes en SST de la FIQ se tiendra à l’automne 2015.

Un ergonome a notamment comme responsabilité de veiller à ce que le poste de travail d’une personne soit compatible avec les limites, les capacités et les besoins de celle-ci.